Ces derniers mois, des informations de plus en plus persistantes sont dirigées contre la Société minière de Boké (SMB) et ses promoteurs, impliqués également dans le projet d’exploitation des blocs 1 et 2 du Simandou.
Le consortium SMB-Winning continue d’ignorer la campagne de presse négative, tout en poursuivant son projet de construction des infrastructures d’évacuation du minerai de fer.
« Risque de destruction de l’environnement – notamment l’habitat des chimpanzés » le long du corridor tracé pour le « Transguinéen », du nom de la future voie de chemin de fer de 670 km devant relier la zone de Kérouané (environ 784 km de la capitale Conakry), « Redressement fiscal » et récemment soupçons de « Comptes offshore », les promoteurs de l’entreprise exportatrice de bauxite sont placés sur la sellette à un moment où ils sont engagés dans le développement des plus importantes infrastructures, jamais réalisées en République de Guinée.
« Toute cette agitation, c’est comme si on voulait transférer en Guinée le combat à distance que se livrent les grandes multinationales occidentales (Rio Tinto en tête) et les compagnies asiatiques, de plus en plus ambitieuses », fait remarquer un économiste.
Jusqu’à ce jour, la Chine, grande productrice d’acier est très dépendante de ses importations de minerai de fer provenant des exploitations des grandes compagnies Majors de l’industrie minière mondiale.
Selon un rapport confidentiel de Morgan Stanley, abondamment cité par WESTAF MINING, les aciéries chinoises pourraient économiser environ 7 milliards de dollars USD par an, en s’approvisionnant directement via le Simandou.
Cette perspective semble avoir changé la donne pour une Chine résolue à briser sa dépendance (en approvisionnement de certaines matières premières) vis-à-vis du bloc occidental.
Un expert minier qui s’est adressé à WESTAF MINING a dit soupçonner que « les informations négatives et répétitives autour des activités des promoteurs de la SMB visent à remettre en cause leur crédibilité pour empêcher le développement des infrastructures d’évacuation du minerai de fer du Simandou ».
La SMB elle-même a mis l’accent sur le fait qu’il y a une confusion entretenue autour de la valeur réelle des quantités de bauxite exportées, en ignorant leur teneur en alumine (voir communiqué de presse).
« On ne peut pas vendre notre bauxite (un peu plus de 40% de teneur en alumine) au prix de celle de nos concurrents qui affiche une teneur de 50%. C’est comme si on comparait l’or à l’argent », a souligné un haut responsable de la SMB, s’adressant à WESTAF MINING.
« Parler du prix de vente sans mentionner la teneur n’a aucun sens », précise-t-il.
La Guinée peut-elle gagner dans cette « bataille d’éléphants », en ignorant la nécessité absolue d’aménager sur son territoire toutes ces infrastructures cruciales pour son industrie minière ? Rien n’est moins sûr.
« Dès lors qu’on constate que les informations concernant une entreprise comme Rio Tinto par exemple, présente en Guinée depuis près de 25 ans, sans parvenir à exporter le moindre gramme de fer, encore moins aménager les infrastructures promises pour le Simandou (Rio Tinto contrôle les blocs 3 et 4 du Simandou), sont passées sous silence au détriment de son « concurrent » dans la zone, cela donne à réfléchir », affirme notre expert minier.
Selon lui, au stade actuel, les débats qui distraient ne devraient pas être privilégiés au détriment du plan de construction des infrastructures en Guinée. « Les autres questions peuvent être très bien traitées après par les gouvernements à venir », conseille-t-il.
Le consortium SMB-Winning a promis d’investir environ 14 milliards USD pour ouvrir la mine de fer dans la zone de Kérouané, construire le « Transguinéen » et un port en eau profonde dans la localité de Moribayah (Forécariah), à environ 100 km de Conakry. Sur plusieurs sites, d’importants travaux, comprenant l’ouverture de tunnels, ont débuté.
Par Westaf Mining