Les prix des denrées alimentaires augmentent pour la première fois en un an

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© FAO/Lena Gubler
Une rizière aux Philippines.

L’indice des prix de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui suit les produits alimentaires les plus échangés au monde, a atteint en moyenne 127,2 points le mois dernier, contre 126,5 en mars, a annoncé vendredi l’agence.

L’indice de mars était initialement fixé à 126,9. A ce niveau, l’Indice était inférieur de 19,7 % à son niveau d’avril 2022, mais toujours supérieur de 5,2% à celui d’avril 2021.

L’agence basée à Rome a déclaré que la hausse d’avril reflétait la hausse des prix du sucre, de la viande et du riz, qui a compensé la baisse des indices des prix des céréales, des produits laitiers et du pétrole.

L’indice des prix du sucre a ainsi bondi de 17,6% par rapport au mois de mars, atteignant son plus haut niveau depuis octobre 2011. Selon la FAO, la hausse est liée aux craintes de tensions sur l’offre suite à la révision à la baisse des prévisions de production pour l’Inde et la Chine, ainsi qu’à des niveaux inférieurs à productions attendues en Thaïlande et dans l’Union européenne.

Des plantations de canne à sucre et de soja.
Photo : PNUE Arendal/Riccardo Pravettoni
Des plantations de canne à sucre et de soja.

Inquiétude sur la hausse des prix du riz

Alors que l’indice de la viande a augmenté de 1,3% en glissement mensuel, les prix des produits laitiers ont chuté de 1,7%, des huiles végétales de 1,3% et l’indice des prix des céréales a diminué de 1,7%, la baisse des prix mondiaux de toutes les principales céréales l’emportant sur la hausse des prix du riz.

La hausse des prix du riz est extrêmement préoccupante et il est essentiel que l’Initiative de la mer Noire soit renouvelée

« La hausse des prix du riz est extrêmement préoccupante et il est essentiel que l’Initiative de la mer Noire soit renouvelée pour éviter de nouvelles flambées des prix du blé et du maïs », a déclaré l’Economiste en chef de la FAO, Maximo Torero, faisant référence à un accord autorisant l’exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

Pour la FAO, il est donc important de suivre de très près l’évolution des prix et les raisons de leur augmentation. « Alors que les économies se remettent d’une récession importante, la demande augmentera, ce qui exercera une pression à la hausse sur les prix des denrées alimentaires », a ajouté M. Torero.

Dans un rapport séparé sur l’offre et la demande de céréales, la FAO prévoit une production mondiale de blé de 785 millions de tonnes en 2023, légèrement en dessous des niveaux de 2022, mais toujours la deuxième production la plus élevée jamais enregistrée.

En ce qui concerne le maïs, la production du Brésil devrait atteindre un niveau record, tandis que celle de l’Argentine devrait tomber en dessous des niveaux moyens en raison de la sécheresse prolongée et des vagues de chaleur. Des conditions météorologiques favorables ont renforcé les prévisions de rendement en Afrique du Sud, qui s’attend à la deuxième récolte la plus élevée jamais enregistrée.

Des ouvriers du port de Dar Es Salaam chargent des sacs de blé sur un camion, en Tanzanie.
© FAO/Giuseppe Bizzarri
Des ouvriers du port de Dar Es Salaam chargent des sacs de blé sur un camion, en Tanzanie.

L’impact de La Niña 

En revanche, les perspectives de production de riz pour 2023/24 le long et au sud de l’équateur sont mitigées, en grande partie à cause de l’impact de La Niña, qui varie d’une région à l’autre. A l’avenir, l’émergence possible du phénomène El Niño au cours de l’été de l’hémisphère nord devra être surveillée de près.

Par ailleurs, la FAO a relevé ses prévisions de production céréalière mondiale en 2022 à 2.785 milliards de tonnes, contre 2.777 milliards précédemment, soit une baisse de 1,0% par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, le commerce international du riz en 2023 devrait se contracter de 4,4% d’une année sur l’autre.

L’utilisation mondiale de céréales en 2022/23 devrait s’établir à 2.780 millions de tonnes et les stocks mondiaux de céréales à la fin des campagnes devraient s’élever à 855 millions de tonnes.

Sur la base de ces dernières prévisions, le ratio stocks-utilisation mondiaux de céréales en 2022/23 s’établirait à 29,8%, en légère baisse par rapport aux 30,8% des 12 mois précédents, mais indiquant un niveau d’approvisionnement relativement confortable à l’échelle mondiale, selon la FAO.

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