Après être fortement touché par l’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, le laboratoire national de la Géologie avec la volonté de sa directrice et de tout le personnel renaît de ses cendres en reprenant ses analyses via son antenne de Kamsar. Ce, en attendant l’aide du gouvernement. L’annonce a été faite ce mercredi 27 mars par sa directrice Madame Wodia Magassouba. Une reprise qui rassure les partenaires qui ont visité les différentes entités du LNG qui se trouve actuellement à la direction de la Géologie.
A en croire Madame Magassouba Wodia, directrice générale du laboratoire national de la Géologie : « après l’incendie survenu au grand dépôt d’hydrocarbures à Coronthie, le laboratoire juste à proximité a été largement impacté. Les équipements ont pris un sérieux coup, nos activités ont été arrêtées brusquement. Face à ce sinistre, l’Etat a enregistré beaucoup de pertes et était face à beaucoup de situations. Le laboratoire a décidé de ne pas chômer. Il faut trouver au moins un local et des abris pour les équipements afin de relancer les activités. De nos jours, la direction s’est lancée dans une dynamique de relance de ses activités et continue le contrôle auprès des sociétés minières et satisfait aussi les échanges de l’Etat… ».
Aux dires de la directrice, les équipements qui sont restés après l’incendie étaient en deux groupes : « Il y a certains qui ont été complètement détruits compte tenu de leur fragilité, d’autres endommagés ont été aussitôt réparés. Nous relançons les activités du laboratoire avec les analyses de l’eau de toutes les natures, la bauxite et le fer »
Bien avant cet incendie poursuit-elle : « le laboratoire national de la Géologie avait commencé à répondre à toutes les normes internationales. Il y a même certains pays frères qui venaient s’inspirer de nos expériences pour aller faire la même chose chez eux. Mais après l’explosion, ce sont les équipements qui coûtent excessivement chers qu’on utilisait pour augmenter notre capacité de production qui sont partis en fumée. Mais ceux qui restent aussi peuvent nous aider à commencer le travail ».
Parmi les divisions du laboratoire figurent la chimie environnement. C’est Issa Nimaga, ingénieur chimiste et son équipe qui analysent les eaux de surface, souterraines, les forages et des hydrocarbures. « Nous avons un photomètre, un appareil qui a un système intégré en son sein qui peut déterminer jusqu’à 200 paramètres physico-chimiques. Parmi ces paramètres, nous avons le taux de nitrate dans le sulfate, le zinc, le fer, etc. Nous avons aussi des PH mètres qui nous permettent de déterminer le potentiel d’hydrogène dans l’eau, voir son acidité ou sa basicité ou sa neutralité. Nous faisons aussi des dosages acidobasiques, c’est-à-dire des mélanges de solutions », explique M. Nimaga, avant de lancer ce rappel : « Nous rappelons à nos clients, en particulier les sociétés minières et le gouvernement que le Laboratoire national de la Géologie continue à fonctionner via son antenne qui est à Kamsar. Et nous espérons aussi que dans les mois à venir le laboratoire régional de Kankan sera opérationnel pour des analyses de métaux de base, de l’or et des minéraux associés… »
A la question de savoir comment Madame Wodia Magassouba a reçu à renaître le laboratoire national de la Géologie de ses cendres, elle répond : « c’est une promesse que je me suis faite moi-même après l’incendie. C’est-à-dire, il n’est pas mal de tomber mais quand tu tombes, il faut vite se relever. Donc je me suis dit qu’on est aussi l’État, il faut aller vite en attendant que l’Etat nous vienne en aide. Le laboratoire ne doit pas chômer. Le problème de laboratoire est un problème de souveraineté nationale. Si l’Etat veut savoir ce qui se passe sous son sous-sol, il va falloir que les analyses se fassent en Guinée. Si l’Etat veut être fort dans les débats avec les investisseurs, il va falloir que l’Etat ait des bases de données lui-même à sa possession. La seule structure habilitée à le faire et qui doit le faire avec satisfaction, c’est le laboratoire national. Donc, nous ne devons pas chômer parce que l’arrêt du laboratoire ne cause pas l’arrêt des miniers qui continueront toujours à travailler. Nous attendons l’aide de l’Etat »
Ensemble, les responsables de la direction et les partenaires présents ont visité des sections telles la minéralogie, la salle d’analyse, le laboratoire de la chimie et environnement et tant d’autres.
Partout les spécialistes ont expliqué le fonctionnement de chaque entité mais aussi la performance des équipements.
Makhissa Soumah