Le transport durable est la clé du virage vers l’énergie verte, selon le chef de l’ONU

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Unsplash/Febiyan
Des touristes font du vélo à Nyhavn à Copenhague, au Danemark.

Alors que le transport mondial est à la croisée des chemins, des dirigeants gouvernementaux, des experts de l’industrie et des groupes de la société civile sont réunis à Beijing, en Chine, pour une conférence visant à tracer la voie vers un avenir plus durable pour le secteur et une plus grande action climatique en général.

La Conférence des Nations Unies sur les transports durables, qui s’est ouverte jeudi, examinera comment les transports peuvent contribuer à la réponse climatique, à la croissance économique et au développement durable.

Elle a lieu quelques semaines seulement avant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP26, à Glasgow, en Écosse.

Dans ses remarques d’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné les enjeux. « Les neuf prochaines années doivent voir une évolution mondiale vers les énergies renouvelables. Le transport durable est au cœur de cette transformation », a-t-il déclaré.

Le passage au transport durable pourrait générer des économies de 70.000 milliards de dollars d’ici 2050, selon la Banque mondiale. Un meilleur accès aux routes pourrait aider l’Afrique à devenir autosuffisante en nourriture et à créer un marché alimentaire régional d’une valeur de 1.000 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie.

Objectif net zéro

La pandémie de Covid-19 a révélé à quel point le transport est « bien plus qu’un moyen de transporter des personnes et des marchandises d’un point A à un point B », a déclaré le chef de l’ONU.

Au contraire, les transports sont essentiels à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

L’Accord de Paris vise à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, mais la fenêtre d’action est en train de se fermer, a-t-il averti.

« Le transport, qui représente plus d’un quart des gaz à effet de serre dans le monde, est essentiel pour se mettre sur la bonne voie. Nous devons décarboniser tous les moyens de transport, afin d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050 dans le monde », a dit M. Guterres.

La décarbonisation des transports oblige les pays à lutter contre les émissions du transport maritime et de l’aviation, car les engagements actuels ne sont pas alignés sur l’Accord de Paris.

Les priorités incluent l’élimination progressive de la production de véhicules à moteur à combustion interne d’ici 2040, tandis que les navires à zéro émission « doivent être le choix par défaut » pour le secteur maritime.

« Toutes les parties prenantes ont un rôle à jouer, des particuliers qui modifient leurs habitudes de voyage aux entreprises qui transforment leur empreinte carbone », a déclaré le Secrétaire général.

Il a exhorté les gouvernements à encourager les transports propres, par exemple par le biais de normes réglementaires et de taxation, et à imposer une réglementation plus stricte des infrastructures et des marchés publics.

Les questions de sécurité et d’accès doivent également être abordées, a poursuivi le Secrétaire général.

« Cela signifie aider plus d’un milliard de personnes à accéder à des routes pavées, avec des espaces réservés aux piétons et aux vélos, et offrir des options de transport en commun pratiques », a-t-il déclaré. « Cela signifie fournir des conditions de sécurité pour tous dans les transports publics en mettant fin au harcèlement et à la violence contre les femmes et les filles, et en réduisant les décès et les blessures dus aux accidents de la route ».

Rendre les transports résilients

La reprise post-pandémie doit également conduire à des systèmes de transport résilients, avec des investissements allant vers des transports durables et générant des emplois décents et des opportunités pour les communautés isolées.

« Les transports publics devraient être le fondement de la mobilité urbaine », a-t-il déclaré. « Par dollar investi, cela crée trois fois plus d’emplois que la construction de nouvelles autoroutes ».

Avec de nombreuses infrastructures de transport existantes, telles que les ports, vulnérables aux événements climatiques extrêmes, une meilleure analyse des risques et une meilleure planification sont nécessaires, ainsi qu’un financement accru pour l’adaptation au climat, en particulier dans les pays en développement.

M. Guterres a souligné la nécessité de partenariats efficaces, y compris avec le secteur privé, afin que les pays puissent travailler ensemble de manière plus cohérente.

« Le potentiel de transformation du transport durable ne peut être libéré que si les améliorations se traduisent par l’éradication de la pauvreté, des emplois décents, une meilleure santé et éducation, et des opportunités accrues pour les femmes et les filles. Les pays ont beaucoup à apprendre les uns des autres », a-t-il déclaré.

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