Kindia, Guinée – Une nouvelle controverse agite le secteur minier guinéen. La société Ashapura, autorisée et appuyée par l’administration locale des mines de Kindia avec l’aval du Ministre des Mines et de la Géologie, intervient illégalement sur le permis minier Fako, alors qu’elle n’a aucun lien juridique ou contractuel avec ce projet.
Ce soutien, en dépit de décisions judiciaires contraires, soulève des inquiétudes sur le respect de l’État de droit en Guinée. Le plus troublant reste le refus manifeste du Ministre et des autorités locales de Kindia de faire appliquer une ordonnance du tribunal enjoignant Ashapura à cesser ses activités sur le site.
Pire encore, Ashapura a mobilisé des forces de sécurité, agissant comme sa propre garde privée, pour défier ouvertement la décision de justice. Un huissier de justice mandaté pour faire appliquer l’ordonnance du tribunal s’est vu confronté à un dispositif sécuritaire destiné non pas à faire respecter la loi, mais à imposer une « ordonnance alternative » émanant d’une mission administrative.
Des images et documents joints confirment la présence d’Ashapura et de forces armées sur le permis Fako, ainsi qu’un ordre de mission utilisé pour contrecarrer une décision judiciaire. Ces faits illustrent une tendance de plus en plus inquiétante dans le secteur minier guinéen : la primauté des intérêts privés soutenus par des hommes en position de pouvoir, au détriment des droits légaux et des institutions judiciaires.
Une telle situation compromet gravement la crédibilité de la Guinée auprès des investisseurs étrangers. Le respect de l’État de droit est un critère fondamental pour toute entreprise envisageant d’investir dans un pays. Or, Ashapura semble opter pour une stratégie fondée sur la force, l’intimidation et la désobéissance institutionnelle.
Cette affaire appelle une réaction urgente des autorités nationales. Le Ministre de la Justice et les institutions garantes de l’État de droit doivent assumer pleinement leurs responsabilités pour garantir un climat d’investissement juste, équitable et respectueux des lois. Si rien n’est fait, la Guinée risque de s’installer dans un système où la loi des plus forts prévaut, au détriment de la justice et du développement durable.
Écoutez l’intervention d’un des directeurs de l’administration minière locale…