Alors que la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) alimente une faim et des déplacements records, une action forte et collective peut inverser une trajectoire qui s’assombrit pour le deuxième plus grand pays d’Afrique, a affirmé un haut responsable du Programme alimentaire mondial (PAM).
Selon le Directeur régional du PAM pour l’Afrique orientale et australe, ce pays a longtemps été « une crise oubliée » et la communauté internationale doit donc venir en aide aux habitants congolais.
« Nous avons besoin que tous nos partenaires s’unissent – aux niveaux local, national et international », a déclaré Eric Perdison, appelant à une collaboration plus étroite entre les autorités compétentes et les humanitaires opérant dans la région.

28 millions de personnes affectées
L’appel de M. Perdison intervient alors qu’un rapport de l’ONU publié en mars dernier montrait une insécurité alimentaire « catastrophique ».
Selon l’ONU, un nombre alarmant de 28 millions de personnes sont maintenant confrontées à la faim aiguë.
Dans tout l’est de la RDC, les populations vivent généralement « sur le fil du rasoir ». La crise est particulièrement grave dans l’est de la RDC, où plus de 10 millions de personnes dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.
L’escalade du conflit et la perte des moyens de subsistance continuent d’enfoncer les familles dans le désespoir. L’inflation galopante, les marchés perturbés et l’accès limité de l’aide humanitaire rendent l’accès à la nourriture encore plus difficile pour les familles.
« Je pense que le monde ne réagit pas à la réalité de la RDC comme il le fait pour d’autres situations d’urgence », a estimé M. Perdison à propos de l’énormité de la crise de la faim dans ce pays.
433 millions de dollars nécessaires
Ces chiffres alarmants sont publiés au moment où le conflit dans l’est de la RDC et les troubles sociaux ont déraciné 7,8 millions de personnes dans tout le pays, « un autre record historique ». Des dizaines de milliers de personnes ont cherché refuge dans les pays voisins, mettant à rude épreuve les ressources locales.
Face à l’ampleur de la crise, le PAM a fourni jusqu’à présent cette année, une aide alimentaire et nutritionnelle à plus d’un million de Congolais parmi les plus vulnérables, notamment les femmes enceintes et les mères allaitantes, ainsi que les jeunes enfants.
Mais tous ces efforts sont menacés par des problèmes de financement. Le PAM a besoin de 433 millions de dollars pour poursuivre ses opérations d’urgence jusqu’en octobre 2025.
Sans dons supplémentaires, le PAM pourrait être contraint de suspendre dans quelques semaines l’aide alimentaire apportée à environ la moitié des personnes qu’il assiste actuellement.