A la Conférence du désarmement, l’ONU appelle les Etats à sortir de l’impasse

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Photo CND/Henry Kenyon
Campagne pour le désarmement nucléaire.

A l’ouverture du débat annuel de la Conférence du désarmement, lundi à Genève, la Haute-Représentante pour les affaires du désarmement, Izumi Nakamitsu, a encouragé les Etats membres à sortir les travaux de la Conférence de l’impasse.

Dans une déclaration préenregistrée, la haute responsable de l’ONU, Izumi Nakamitsu, a souligné que le monde vivait une période sans précédent, marquée par une situation géopolitique complexe et une grande instabilité mondiale du fait notamment de nouvelles menaces d’usage d’armes nucléaires, de l’émergence de nouvelles technologies, de nouveaux domaines de conflit éventuels, comme dans cyberespace et l’espace extra-atmosphérique.

En conséquence, il faut, selon elle, que l’architecture du désarmement, y compris dans le cadre de la Conférence, soit ajustée aux réalités prévalentes.

Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (photo d'archives)
Photo ONU/Eskinder Debebe
Izumi Nakamitsu, Haut-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement au Conseil de sécurité (photo d’archives)

Rôle crucial

La Haute-Représentante a souligné le rôle crucial joué par le passé par la Conférence du désarmement en tant que principal pilier de l’architecture du désarmement et de la non-prolifération. Ce rôle est sans doute aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

Mme Nakamitsu a dit sa profonde conviction que les États membres de la Conférence œuvreront ensemble, en dépit des tensions mondiales, pour rétablir la confiance et ajuster les pratiques de la Conférence pour qu’elle puisse mieux répondre à son mandat et lancer de nouvelles négociations.

Mme Nakamitsu s’est félicitée que les réponses des États membres concernant le nouvel agenda pour la paix du Secrétaire général réaffirment l’importance accordée au programme du désarmement, de la non-prolifération et de contrôle des armements, de même que la conviction largement dominante que le désarmement est un pilier indispensable de l’architecture de la paix et de la sécurité internationales, et un catalyseur de la réalisation du développement durable. Il faut que les actes suivent, a toutefois souligné la Haute-Représentante.

Quelques avancées

Elle a jugé encourageant qu’au cours des douze mois écoulés, la communauté internationale du désarmement ait posé des jalons et dégagé des domaines de convergence dans les efforts de préservation de la paix et la sécurité dans l’espace extra-atmosphérique; de réduction des menaces dans l’espace; des avancées vers d’éventuelles mesures et options du cadre normatif et opérationnel de l’utilisation des systèmes d’armes létales autonomes; et une meilleure protection des civils contre l’urbanisation des conflits à travers l’adoption de la Déclaration politique sur le renforcement de la protection des civils contre les conséquences humanitaires de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées.

Mme Nakamitsu a aussi mis l’accent sur l’accord entre les États parties à la Convention sur les armes biologiques et sur la proposition d’une série de décisions et de mesures de renforcement de la mise en œuvre de cet instrument.

La Haute-Représentante s’est enfin félicitée de l’issue sans précédent de la session de l’année dernière de la Conférence et du fait que les États membres ont réussi à tomber d’accord sur certains éléments clés du programme de non-prolifération.

Elle a invité la Conférence à saisir cet élan pour poursuivre sur cette lancée et a exhorté à ne pas se démoraliser ou à sombrer dans l’inertie, le moment étant venu de faire montre de volonté politique collective et de briser ainsi un quart de siècle d’impasse dans les travaux de la Conférence, encourageant les membres à exercer un engagement et un dialogue constructifs en 2023 pour permettre à la Conférence de pleinement atteindre son potentiel.

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