La Maison-Blanche
Le 28 mars 2023
Fort de Cape Coast, Ghana
LA VICE-PRÉSIDENTE : Le fait d’être ici a donc été extrêmement puissant et émouvant, lorsque l’on pense à la façon dont les êtres humains ont été traités par centaines de milliers à l’endroit même où nous nous trouvons aujourd’hui, aux crimes qui ont été commis ici, au sang qui a été versé ici.
Il y a ici des cachots où l’on enfermait des êtres humains : des hommes, des femmes, des enfants. Ils ont été enlevés de leurs foyers. Ils ont été transportés à des centaines de kilomètres de chez eux, sans vraiment savoir où ils allaient. Ils sont venus dans ce lieu d’horreur, certains pour mourir, beaucoup pour mourir de faim et être torturés, les femmes pour être violées, avant d’être emmenés de force à des milliers de kilomètres de chez eux pour être vendus par de soi-disant marchands et emmenés aux Amériques, dans les Caraïbes, pour y être réduits en esclavage.
Nous ne connaissons pas le nombre de personnes qui sont mortes en route vers ce lieu ni le nombre de personnes qui ont été tuées au cours de la traversée de l’Atlantique. L’horreur de ce qui s’est passé ici doit toujours rester dans les mémoires. Elle ne peut pas être niée. Elle doit être enseignée. Il faut apprendre l’histoire.
Et nous devons alors être guidés par ce que nous savons être l’histoire de celles et de ceux qui ont survécu, dans les Amériques, dans les Caraïbes, celles et ceux qui se déclarent fièrement comme étant la diaspora et qui se sont sortis de bien des situations qui n’avaient pour but que de les briser, de les démoraliser, de créer des systèmes et des situations qui leur donnaient l’impression d’être moins que des êtres humains, moins que des êtres humains à part entière.
Pourtant, ils ont survécu. Et ils racontent une autre histoire, une histoire d’endurance, une histoire de foi, une histoire de croyance en ce qui est possible, une histoire qui ne raconte pas seulement la capacité de chaque individu à survivre, mais aussi à s’épanouir.
C’est pourquoi toutes ces histoires doivent être racontées. Toutes ces histoires doivent être racontées d’une manière qui nous permette de nous approprier cet endroit, la douleur que nous ressentons tous, l’angoisse qui empeste ce lieu. Nous mettons les connaissances que nous avons acquises ici au service du travail que nous accomplissons pour élever tous les peuples, pour reconnaître les luttes de tous les peuples, pour lutter, comme le disent les murs de ce lieu, pour la justice et la liberté pour tous les peuples, pour les droits humains pour chacun.
C’est ce que je retiens de ma présence ici. Les descendants des personnes qui ont franchi cette porte étaient des personnes fortes, fières, ayant une foi profonde ; des personnes qui aimaient leur famille, leurs traditions, leur culture, et qui ont porté cet être inné avec eux à travers toutes ces périodes ; ils ont continué à lutter pour les droits civiques, à lutter pour la justice aux États-Unis et dans le monde entier.
Et nous tous, quelle que soit notre origine, avons bénéficié de leur lutte et de leur combat pour la liberté et la justice.
Je vous remercie.