La réforme électorale en cours dans notre pays nous interpelle, et pas qu’un peu ! Ce n’est pas un simple coup d’épée dans l’eau, mais une initiative qui pourrait, en théorie, servir l’intérêt général. Avec la création de la DGE (Direction générale des élections) le 14 juin 2025, on espère enfin tourner la page de la très controversée et Commission électorale nationale indépendante.
La DGE est censée être le sauveur de nos élections. Elle est placée sous l’autorité du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Mais est-ce vraiment le cas ?
Après tant d’attente et de promesses, la DGE suscite des interrogations légitimes. Notamment au sein de l’opposition au régime du président Mamadi Doumbouya, qui craint une mainmise sur le processus électoral au profit des candidats du système établi.
Mais si la DGE aspire véritablement à professionnaliser et sécuriser nos scrutins référendaires et électoraux, pourquoi certains de nos éminents leaders politiques choisissent-ils encore le nihilisme ? S’agit-il d’une stratégie de responsabilité, ou n’est-ce pas plutôt une façon de se complaire dans l’immobilisme le plus désespérant ? On pourrait presque en rire, si la situation n’était pas si sérieuse !
Dans des pays à tradition démocratique, comme le Sénégal, une DGE collabore étroitement avec une Commission électorale autonome pour garantir la neutralité du processus électoral. Alors, pourquoi s’accrocher à des déclarations de rejet comme des enfants à leurs jouets ? Pourquoi ne pas envisager des améliorations pour rendre cette structure véritablement inclusive ? Pourquoi ne pas imaginer que la DGE soit dirigée par un responsable désigné par l’opposition au régime Doumbouya ? Ne serait-ce pas là un signe de maturité politique et un véritable pas vers l’inclusivité ?
Rejeter systématiquement toute initiative qui ne vient pas de son propre camp ne fait que renforcer notre isolement.
Prendre place sur le banc de la «chaise vide» tout en se plaignant du jeu politique n’est pas une stratégie gagnante.
Victimisation et ressentiment ? Cela n’érode que notre tissu social et politique !
Il est temps de dépasser ces pratiques stériles et de se rassembler autour de l’intérêt collectif. La DGE est une opportunité en or pour mettre fin aux fraudes électorales et à la manipulation des urnes. Mais cela nécessite un engagement sincère de toutes les parties prenantes. Plutôt que de rejeter la DGE, pourquoi ne pas oser l’amender pour que chaque voix compte et pour bâtir ensemble un processus électoral transparent et inclusif ? Osons, avant qu’il ne soit trop tard !
Par Alpha Abdoulaye Diallo in Le Populaire du 23 juin 2025