Depuis sa nomination, Aminata Kaba s’est engagée à faire de l’enseignement technique et de la formation professionnelle un levier stratégique pour l’emploi des jeunes. Entre réformes structurelles, partenariats publics-privés et modernisation des filières, la ministre impose un rythme soutenu à un secteur longtemps négligé.
Dans un pays où le taux de chômage des jeunes atteint des niveaux préoccupants, Aminata Kaba veut rompre avec les solutions de façade. Sa priorité : arrimer la formation professionnelle aux besoins réels du marché du travail. Rencontre avec une femme de terrain, décidée à transformer en profondeur un ministère clé.
Aminata Kaba est une figure politique guinéenne, actuellement ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi depuis le 13 mars 2024.
Avant d’occuper son poste actuel, Aminata Kaba a exercé plusieurs fonctions ministérielles :
· Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique (novembre 2021 – août 2022)
· Ministre de l’Information et de la Communication (août 2022 – février 2024)
Elle a également occupé des postes de direction dans le secteur des télécommunications, notamment en tant que Directrice générale adjointe de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) et de la Société de gestion du backbone national (SOGEB).
Les propos de celle qui pilote aujourd’hui avec dextérité le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle tenus le samedi 16 mars 2024 le jour de son installation résonne encore dans nos oreilles et sont appliqués à la lettre sur le terrain : « Je compte capitaliser les acquis de mon prédécesseur pour continuer la mise en œuvre de la vision du Chef de l’État pour non seulement développer l’emploi et l’employabilité de notre jeunesse, mais aussi encourager le retour de la diaspora qualifiée et disposée d’une main d’œuvre de qualité et compétitive. Nous allons continuer à mettre l’accent sur la valorisation des différents métiers d’apprentissage afin de diversifier notre vivier de talents locaux dans tous les secteurs d’activité notamment ceux porteurs de croissance tels que les Mines, les Télécoms, les Industries, les Infrastructures, le Tourisme et l’hôtellerie, l’Artisanat et l’Environnement entre autres… Le secteur privé, dans ces dimensions respectives, nos partenaires de formation, les organisations internationales et les bailleurs de fonds, seront des points stratégiques que nous allons renforcer à fin d’attendre ces objectifs. À cela s’ajoute le partenariat catalytique avec tous les ministères clés et organismes gouvernementaux qui nous accompagnent dans notre mission ».
Réformes et initiatives
Depuis sa nomination, Aminata Kaba a initié plusieurs réformes visant à moderniser le secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en Guinée :
Digitalisation des concours d’accès : Les concours d’entrée aux Instituts de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (IETFP) sont désormais entièrement numérisés, avec des épreuves sur tablettes électroniques
Réforme des programmes de formation : Elle a supervisé la restructuration de 35 programmes sur 71 existants, en mettant l’accent sur l’Approche Par Compétences (APC), pour mieux répondre aux besoins du marché du travail.
Lancement de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) 2024-2030 : Sous sa direction, la Guinée a adopté pour la première fois une politique nationale de l’emploi, visant à promouvoir des emplois productifs et décents, en particulier pour les jeunes et les femmes.
Une stratégie en trois axes
o Réforme des programmes pour les adapter aux métiers d’avenir.
o Rénovation des centres de formation et introduction du numérique.
o Coopération renforcée avec le secteur privé pour garantir des débouchés.
Vision et engagement
Aminata Kaba s’engage activement pour l’autonomisation des femmes et des jeunes, en intégrant des approches inclusives et numériques dans les politiques de formation et d’emploi. Elle œuvre pour une meilleure adéquation entre les compétences acquises et les exigences du marché du travail, contribuant ainsi à la transformation socio-économique de la Guinée.
Des défis à relever
o Insuffisance d’infrastructures dans les zones rurales.
o Formation des formateurs.
o Changements de mentalité autour de la « valeur » de l’enseignement technique.
En somme, si les réformes initiées par Aminata Kaba tiennent la promesse de résultats tangibles, elles redonnent aussi ses lettres de noblesse à la formation professionnelle. Un pari ambitieux et indispensable pour une jeunesse en quête d’avenir.
Amadou Makissa Diallo