De tous les anciens présidents américains, qu’ils soient démocrates ou républicains, ceux qui sont les plus admirés en Afrique sont souvent ceux ayant cultivé des relations plus chaleureuses avec le continent : Bill Clinton, George W. Bush, et Barack Obama, le métis américano-kényan, les trois prédécesseurs directs de Donald Trump. Au milieu des années 90, plus de 80 % des Afro-Américains se sont mobilisés pour élire le démocrate Bill Clinton. Lors de son deuxième mandat, Clinton a replacé l’Afrique au cœur de la politique américaine, effectuant en 1998 la plus longue tournée africaine jamais réalisée par un président américain, visitant six pays en douze jours. L’objectif principal de cette tournée était de renforcer les liens commerciaux avec l’Afrique, en mettant moins l’accent sur l’aide humanitaire. Son passage au Rwanda, où il a exprimé ses excuses pour l’inaction de son administration lors du génocide de 1994, a marqué les esprits, bien que certains Africains aient qualifié cette visite de « médecin après la mort ».
Il est important de souligner que d’autres présidents américains ont également visité l’Afrique, comme Franklin Delano Roosevelt en 1943, lors d’une tournée qui l’a mené au Maroc, au Liberia et en Égypte.
Cependant, la politique africaine des États-Unis, souvent définie par la relation entre le locataire de la Maison-Blanche et la diaspora africaine-américaine, n’a pas toujours été respectée par tous les présidents. Donald Trump, par exemple, a adopté une approche beaucoup plus distante envers le continent. En revanche, George W. Bush, président républicain, a notablement contribué au développement du continent, notamment en triplant l’aide au développement via le programme PEPFAR, axé sur la lutte contre le sida. Cette implication personnelle de Bush dans la politique africaine a été saluée comme un pilier fondamental de la diplomatie américaine sur le continent.
Beaucoup d’observateurs africains estiment que, compte tenu du potentiel économique et démographique de l’Afrique, les présidents américains ne peuvent se permettre d’ignorer ce continent. Pourtant, l’Afrique ne figure pas parmi les priorités stratégiques des États-Unis, contrairement à des régions comme le Moyen-Orient ou Israël.
Même si le continent africain ne joue aucun rôle direct dans les élections américaines, la perception de ces élections par les Africains est significative. Barack Obama, bien que n’ayant pas réalisé d’avancées majeures pour l’Afrique durant ses mandats, reste une figure emblématique pour une grande majorité d’Africains. Son influence, doublée de celle de Bill Clinton, « Monsieur Afrique », pourrait constituer un atout majeur pour la candidature de Kamala Harris.
Le soutien d’anciens présidents respectés renforce la légitimité de la candidate démocrate. La capacité d’Obama à mobiliser des électeurs grâce à son réseau et à son influence est un avantage indéniable. Par ailleurs, ayant exercé deux mandats, Obama connaît bien les enjeux américains et pourrait guider Harris dans la mise en œuvre de son programme, tout en rassurant les électeurs inquiets.
Lier le programme de Kamala Harris à celui de Barack Obama est une stratégie politique efficace. En se présentant comme la continuatrice des politiques d’Obama, Harris capitalise sur les succès passés, tout en offrant la stabilité et la prospérité attendues par les électeurs.
Par ailleurs, une question souvent posée en Afrique est la relation entre certains médias américains et d’anciens présidents. Pourquoi la presse met-elle tant en avant certains anciens locataires de la Maison-Blanche ? Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance. D’une part, les anciens présidents disposent de ressources financières considérables, et des accords publicitaires ou des partenariats peuvent influencer la couverture médiatique. D’autre part, ces personnalités exercent une influence politique significative, pouvant attirer les médias en quête d’informations privilégiées.
En conclusion, la présence d’anciens présidents comme Barack Obama et Bill Clinton dans la campagne de Kamala Harris constitue un atout précieux. Leur influence et leur popularité apportent une crédibilité supplémentaire à la candidate démocrate. Enfin, les relations complexes entre médias et anciens présidents témoignent des interactions entre le pouvoir politique, économique et médiatique.
Les États-Unis, en tant que puissance mondiale, exercent une influence considérable en Afrique. Sous la présidence de Joe Biden, 547 nouveaux accords commerciaux ont été signés, apportant des milliards de dollars de nouvelles opportunités économiques au continent africain. Ces accords ont généré des emplois, favorisé les investissements et amélioré la qualité de vie des populations africaines. Malgré une implication limitée dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, Biden a démontré son engagement envers le développement économique du continent.
Alors que l’élection présidentielle américaine se profile, les Africains doivent se poser plusieurs questions. Kamala Harris poursuivra-t-elle les politiques de développement mises en place par Biden ? Parviendra-t-elle à défendre les intérêts africains auprès du peuple américain et à négocier de nouveaux accords bénéfiques ? Le sort des relations entre les États-Unis et l’Afrique pourrait bien dépendre de l’issue de cette élection.
**Oumar Lalmas Diabaté**
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