Le Gouvernement guinéen, représenté par le Général Amara Camara et Ousmane Gaoual Diallo, respectivement Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République et Porte-parole du Gouvernement, a tenu ce jeudi 22 mai une conférence de presse ce jeudi. Dans un exercice de transparence, ces deux personnalités ont, tour à tour, pris la parole pour expliquer les raisons qui ont motivé le retrait des permis à certaines sociétés détentrices de permis miniers.
Dans sa prise de parole, le ministre Ousmane Gaoual Diallo a surtout mis en exergue la vision et l’ambition du Gouvernement guinéen de mettre de l’ordre dans la gestion du cadastre minier pour le bien-être des populations.
Il a par ailleurs déploré les mauvaises pratiques qui entravaient jusque-là le développement harmonieux et durable du secteur minier : « Notre pays dispose de plus de 40 milliards de tonnes de bauxite, estimée, 20 milliards de tonnes de fer et d’abondantes réserves en Or, Diamant, cuivre etc… et dans le passé, cette richesse n’a jamais vraiment profité à nos populations. Le secteur minier a souvent été le théâtre d’abus, de spéculation, d’opacité et parfois du désordre. Le Président de la République et le Gouvernement ont décidé de porter une attention particulière, pour faire en sorte que cela serve la Guinée et les Guinéens. C’est pour ça que le Chef de l’Etat a instruit cette réforme dans le secteur minier comme axe majeur de la refondation ».
Prenant la parole, le ministre Secrétaire Général de la Présidence, le Général Amara Camara a souligné que les retraits se justifient par le fait que certaines compagnies étaient en porte-à-faux avec la loi, précisément avec le code minier. Il souligne que cette mesure courageuse du Chef de l’Etat permettra d’avoir un aperçu clair sur le cadastre minier : « Les mines étaient devenues en Guinée quelque chose de très bien connu par les Guinéens, mais on ne savait pas clairement c’était quoi l’état de notre cadastre. Un travail de toilettage a été effectué depuis quelque temps et ce sont ces résultats-là que vous commencez à voir. Il y a eu deux premiers permis qui ont été retirés. Ce sont les deux premiers permis que le CNRD a signés sous l’ère du Général Mamadi Doumbouya. C’étaient les permis de Kébo et de Guiter. Pour non-respect du Code minier, il a pris l’exemple en commençant par retirer les deux premiers que lui-même avait attribués. Ensuite, le travail d’assainissement a continué sur 51 permis. Ce sont des permis de concession d’exploitation industrielle et semi-industrielle.
Ensuite, ça a été le cas d’une centaine de permis de recherche. Et dans les jours à venir, nous avons également près de 90 autres permis de recherche qui devraient être remis dans la réserve stratégique de l’État »
Sur les raisons de ces retraits jugés massifs, le Général Amara Camara précise que “C’est pour permettre à l’État de voir plus clair dans ce qui se passe en Guinée profonde, surtout dans nos terres. Car ce sont nos richesses. Il faut que les richesses (qui) appartiennent à la Guinée profitent à tous les Guinéens. Donc, en les mettant dans la réserve stratégique de l’État, un travail sera fait pour que ce soit attribué aux meilleurs investisseurs et que conformément au Code minier, tous les projets soient développés dans l’intérêt de la Guinée et des Guinéens ».
Enfin, le ministre Secrétaire Général de la Présidence a mis un accent particulier sur le cadre légal entourant ces décisions : « Il n’est écrit nulle part que pour retirer un permis, il faut mettre le motif du retrait du permis. Par contre, un permis ne peut pas être retiré sans que les raisons pour lesquelles le permis a été retiré soient justifiées. La plupart des permis sont dans des états de manquements par rapport au code minier. Nous avons envoyé avec nous le code minier, mais les articles qui ont été mentionnés sont essentiellement l’article 3 qui parle du droit de propriété de l’État, l’article 34 qui parle des débuts d’exploitation d’un permis, l’article 77 qui parle des situations de renouvellement d’un permis, l’article 82 qui parle de la fin des titres miniers et des autorisations, l’article 88 qui parle des retraits des titres miniers et des autorisations et l’article 99 qui parle de l’extinction des droits et obligations des titres. Donc l’ensemble des permis qui ont été retirés sont soit dans l’une ou l’autre catégorie. »
Makhissa Soumah