Après plusieurs semaines de tractations entre la direction générale de la société Auxin Mining Service Guinée SA et ses travailleurs, le préfet de Boké, Colonel Sény Sylver Camara a ouvert ce vendredi, 15 juillet 2022, un couloir de négociations entre les parties en conflit sur le site du secteur Tolagui, quartier Correrah dans la Commune urbaine de Boké.
En guise de rappel, la société Auxin Mining Service Guinée SA est une firme étrangère qui évolue dans la fabrication des explosifs à usage civil. Des explosifs destinés au dynamitage.
Le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées de Boké, Jean Béavogui, le directeur préfectoral des Mines, Mamadouba Sylla et l’inspecteur préfectoral du travail, Amadou Traoré ont pris part à la rencontre.
Dans ses explications, le directeur général de la Société Auxin Mining Service Guinée SA, Dr Li Chuanzeng évoque la baisse considérable de la production mensuelle et annuelle marquée par l’affaissement de la situation économique et financière de sociétés minières due à la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Selon lui, les sociétés minières et leurs employés sont victimes
Il se dit très soucieux quant à l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses travailleurs.
Dans un mémo, les grévistes exigent l’augmentation des salaires à 500%, l’installation d’une délégation syndicale des travailleurs, la régularisation de la situation de remboursement de l’indemnité prélevée illégalement sur le salaire depuis 2017, l’augmentation à 100% sur toutes les primes existant sur le bulletin de paie, la régularisation financière et administrative des employés à la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS), la prise en charge sanitaire des travailleurs à100%, le payement des allocations familiales, l’interdiction formelle de licenciement des travailleurs, l’octroi de contrat à durée indéterminée (CDI) à tous les employés entre autres.
En lieu et place de l’augmentation de toutes les primes à 100%, la direction générale propose d’offrir par trimestre, un sac de riz de 50kg à chaque employé,
Par rapport à la régularisation de la situation des travailleurs à la CNSS, la direction générale exhibe des preuves montrant que ses travailleurs sont enregistrés.
La direction rassure qu’elle prendra des dispositions utiles pour la prise en charge des employés qui tomberont malades.
Elle a promis de mettre fin au licenciement arbitraire (sans motif valable).
Pour des prêts bancaires, la direction se dit prête à accompagner ses travailleurs auprès des institutions bancaires.
Par ailleurs, elle promet de payer intégralement le salaire des congé.
Grâce à l’implication du préfet, de l’inspecteur du travail et le directeur préfectoral des Mines, les 14 points de la plate-forme revendicative ont été passés aux peignes fins et les parties prenantes ont abouti à d’importantes concessions.
La direction générale rassure qu’elle peut augmenter les salaires de base à 5% sans changer le système de calculs.
Et de préciser que l’augmentation du prix du carburant impacte négativement la situation économique et financière des entreprises minières.
De discussion en discussion, la Direction propose le payement d’un montant de 100 mille francs guinéens à chaque employé par trimestre et 400 mille francs par an ce, s’il n’y a pas de grève.
Pour sauver les emplois fortement menacés, le préfet invite la direction à la tolérance, la supplesse et au social pour la continuité dans la collaboration.
Le préfet invite également les grévistes à la retenue.
Malgré une journée de labeur, les travailleurs continuent de durcir le ton en restant sur leur position.
Les négociations se poursuivront demain samedi.
Nous y reviendrons…
Mamadouba Camara