Après la commune urbaine de Boké, la mission nationale et le Comité préfectorale des Assises nationales ont lancé ce vendredi, 15 avril 2022, dans la sous-préfecture de Tanènè, les activités des Assises nationales axées sur les « Journées de Vérité et Pardon ».
L’événement qui a drainé une foule nombreuse d’hommes, a été présidé par Dr Ousmane Bangoura du Comité national des Assises et la directrice générale (DG) de l’office de Protection du Genre, de l’enfance et des Mœurs (OPROGEM).
S’adressant à la population de Tanènè, le Chef de Mission, Dr Ousmane Bangoura a indiqué: « L’objectif principal de ces journées de Vérité et Pardon consistent à se dire la vérité, se pardonner des brimades, violences et injustices dont nous avons été tous victimes dans notre pays. »
En ses termes, il a insisté sur le renforcement du tissu social, l’unité nationale et la confiance mutuelle entre tous les guinéens.
Restaurer la confiance dit-il, permettra aux guinéens de lutter contre les violences électorales pour aider notre pays, la Guinée, à amorcer un nouvel élan.
Lors de ce Forum public tenu dans leur collectivité, les citoyens de la sous-préfecture de Tanènè se sont plutôt exprimés individuellement et collectivement sur les violences récentes (sociales et politiques), le niveau de compréhension des guinéens de la jeune démocratie guinéenne et la cherté du panier de la ménagère.
Dans son témoignage, Aly Banoro, citoyen de Tanènè, s’est réjoui de ces journées de Vérité et Pardon.
Il a fait savoir que l’implantion des sociétés minières dans la préfecture de Boké a facilité la propagation des conflits inter communauté, le tarissement des cours d’eau, têtes de sources, marigots, rivières, la destruction de l’environnement et des plantations dont ils ont été dépossédés. Des conflits liés au payement des compensation minières et taxes superficiaires.
M. Banoro a également évoqué la problématique de l’emploi de la main d’œuvre locale conformément au respect Contenu Local et au Code Minier guinéen.
Alpha Kalissa, représentant de la jeunesse du district de N’Dangara s’est exprimé sur les difficultés de sa population. Parmi ces difficultés, on peut citer entre autres, la destruction massive des cours d’eau, le manque de communication entre administrés et administrateurs, le licenciement arbitraire dess jeunes travaillant dans les sociétés minières, le manque de forages de qualité.
A cela s’ajoutent la sédentarisation de certains maires et présidents des districts en activité depuis la première République.
Sollicitant l’arbitrage des autorités administratives, Alpha Kalissa, la majeure partie de nos plantations d’anacardiers est réduite, chaque année, par des incendies à répétition.
A la rencontre, Amadou Diallo, vice président de la jeunesse du district de Katougouma invite l’État à jouer correctement son rôle régalien pour amener les sociétés minières à s’acquitter vis-à-vis des populations impactées par l’exploitation minière.
Dans leurs témoignages, certains citoyens parlent de l’injustice dans les recrutements, des accidents mortels provoqués par des camions des sociétés minières le long des routes minières et communautaires.
Mamadouba Camara