La Guinée vient de perdre officiellement sa place à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, au profit de la Tanzanie, inscrite parmi les participants à ce prestigieux tournoi, qui se tiendra au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Cette exclusion est le reflet des nombreux dysfonctionnements qui minent le football guinéen. Depuis des années, les fédérations successives se déchirent dans des luttes de pouvoir, rapportant leurs querelles devant la Confédération Africaine de Football (CAF). Ces affrontements internes ont terni l’image de la Guinée, perçue comme un pays instable, plus préoccupé par des ambitions personnelles que par le développement sportif.
Analyse des causes de l’échec
1. Instabilité au sein de la Fédération :
Les conflits récurrents entre factions rivales au sein de la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) créent un climat d’instabilité chronique. Les dirigeants se concentrent davantage sur la quête de postes et d’avantages financiers que sur la mise en œuvre d’un projet sportif cohérent et durable.
2. Image ternie auprès de la CAF :
Les multiples recours jugés infondés et les querelles internes ont fait de la Guinée un « éternel plaignant », dévalorisant son image auprès de la CAF. Cela a nui à sa capacité à obtenir du soutien et de la considération de la part de cette instance.
3. Conséquences sportives désastreuses :
L’instabilité et les problèmes de gestion ont engendré un climat de méfiance et de démotivation au sein de l’équipe nationale. À cela s’ajoutent la succession abusive d’entraîneurs, le manque de moyens logistiques et financiers, ainsi qu’un clanisme persistant. Ces facteurs affectent directement les performances des joueurs sur le terrain, entraînant des résultats en deçà des attentes.
Solutions pour un renouveau
Pour sortir de cette impasse, des réformes structurelles s’imposent :
Gouvernance transparente : Organiser des élections libres et démocratiques pour renouveler les instances dirigeantes.
Infrastructures modernes : Investir dans la construction et la rénovation des stades et terrains d’entraînement.
Formation et encadrement : Mettre en place des centres de formation pour détecter et développer les jeunes talents. Recruter des entraîneurs compétents et leur offrir les moyens nécessaires pour réussir.
Communication efficace : Restaurer la confiance du public et des médias par une meilleure gestion et transparence.
Partenariats stratégiques : Collaborer avec des clubs et fédérations étrangers pour bénéficier de leur expertise.
Conséquences de la crise
La situation actuelle a des répercussions bien au-delà du domaine sportif :
Perte de revenus : L’absence de compétitions internationales prive le pays de revenus issus des droits télévisuels, des sponsors et de la billetterie.
Impact économique : Les secteurs liés au sport, tels que le tourisme, les hôtels et les équipementiers, subissent une perte d’activité.
Détérioration de l’image du pays : Cette crise ternit la réputation internationale de la Guinée, décourageant les investisseurs étrangers.
Un appel à l’unité
Malgré la gravité de la situation, tout n’est pas perdu. En s’inspirant des réussites d’autres nations africaines et en unissant les efforts de tous les acteurs (dirigeants, joueurs, supporters), la Guinée peut redorer le blason de son football. Les citoyens, passionnés et fidèles à leur équipe nationale, appellent les autorités à prendre leurs responsabilités et à mettre en œuvre les réformes nécessaires.
La Guinée peut retrouver sa place parmi les grandes nations du football africain, mais cela nécessite des réformes profondes, un dialogue constructif et une volonté politique ferme.
Oumar Diabaté (Lalmas)