Conakry – Lors de la première édition du Dolon Club, un événement dédié à la réflexion stratégique sur les enjeux économiques nationaux, Amara Somparé, Directeur Général de Bel Air Mining, a marqué les esprits par une intervention remarquée sur la sous-traitance locale dans le secteur minier. Une thématique qu’il maîtrise avec conviction, lui qui a entamé son parcours dans ce domaine dès 2005 chez GAC (Guinea Alumina Corporation).
Prenant part à un panel de discussion réunissant experts et décideurs du secteur extractif, Amara Somparé a exposé une feuille de route structurée pour renforcer la participation des entreprises guinéennes dans la chaîne de valeur minière. Pour lui, la sous-traitance locale représente une opportunité cruciale pour générer de l’emploi durable, développer le tissu économique national et favoriser le transfert de compétences.
Cinq axes prioritaires pour une sous-traitance locale efficace
1. Renforcement des capacités des entreprises locales
M. Somparé a insisté sur la nécessité d’investir dans la formation professionnelle ciblée — en gestion, maintenance, logistique ou encore en normes minières — en collaboration avec les compagnies minières et les centres de formation. Il recommande également la mise en place de mécanismes de financement dédiés, à travers des fonds de garantie ou des lignes de crédit avantageuses pour les PME guinéennes, tout en proposant des incitations fiscales pour les entreprises minières qui privilégient les prestataires locaux.
2. Instaurer des quotas obligatoires de sous-traitance locale
Il plaide pour des dispositions légales fortes imposant un minimum de 30 à 50 % de contrats attribués aux entreprises guinéennes, assorties de sanctions en cas de non-respect. La transparence serait assurée par la mise en ligne d’une plateforme publique recensant les contrats et les entreprises bénéficiaires.
3. Alléger les démarches administratives et lutter contre la corruption
Amara Somparé appelle à la simplification des procédures d’enregistrement et d’obtention de permis pour les sous-traitants locaux, tout en renforçant les mécanismes de contrôle pour prévenir le favoritisme dans l’attribution des marchés.
4. Encourager les partenariats stratégiques (joint-ventures)
Il voit dans les alliances entre entreprises locales et étrangères un levier essentiel de transfert de technologies et de compétences, gage d’un secteur minier plus inclusif et compétitif.
5. Développer les infrastructures locales
Enfin, il souligne l’importance de l’aménagement des routes, de l’accès à l’électricité et aux télécommunications dans les zones minières, afin de réduire les coûts logistiques et de faciliter l’activité des sous-traitants locaux.
Un plaidoyer aligné sur les enjeux de souveraineté économique
À travers cette intervention, Amara Somparé confirme sa vision d’un secteur minier guinéen à haute valeur ajoutée locale. Son message est clair : l’avenir de l’industrie minière en Guinée passe par une meilleure intégration des acteurs nationaux et une volonté politique affirmée. Le Dolon Club aura été, pour lui, une tribune de choix pour réaffirmer son engagement en faveur d’une économie plus inclusive et plus résiliente.