A l’Attention des Autorités Guinéennes, du Peuple de Guinée, des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Communauté Internationale,
Notre cœur saigne, encore une fois de plus, pour la ville martyre de N’Zérékoré !
C’est avec une douleur incommensurable et une profonde consternation que nous avons appris l’incident tragique survenu à N’Zérékoré, le Dimanche 1er décembre 2024 au Stade du 3 Avril de N’Zérékoré, lors de la finale du tournoi de football dénommé tournoi de la Refondation et doté du trophée Général Mamadi Doumbouya. Cette finale, qui opposait l’équipe de N’Zérékoré à celle de Labé, devait être un moment de célébration sportive. Malheureusement, elle s’est transformée en une scène de violence aux conséquences dramatiques sans précédent.
En ces moments difficiles, le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière (CSDF) tient à présenter ses sincères condoléances aux familles endeuillées, à la population de N’Zérékoré et au peuple de Guinée tout entier. Nos pensées accompagnent également les blessés, auxquels nous souhaitons un prompt rétablissement.
Selon les informations recueillies, tout serait parti d’un penalty sifflé en faveur de l’équipe de N’Zérékoré, déclenchant ainsi des tensions tant sur la pelouse que dans les tribunes. Ces tensions se seraient rapidement transformées en actes de violence, avec des jets de pierres.
L’intervention des Forces de Sécurité, faisant recours au gaz lacrymogène dans un stade comblé au-delà de sa capacité et avec un seul portail d’accès et de sortie, aurait aggravé la situation en provoquant une panique totale et un sauve-qui-peut généralisé. Le pire dans tout ça c’est que ces mêmes Forces de Sécurité auraient utilisé des engins roulants, de manière inconsidérée, pour se frayer un chemin dans la foule enfin d’évacuer les dignitaires (ministres et autres) qui étaient présents.
Les conséquences sont désastreuses et le bilan humain tragique, selon nos sources d’informations (hospitalières et autres): environ trois cents (300) morts, des jeunes et adolescents, pour la plupart; et des centaines de blessés, certains grièvement. Cette tragédie, qui dépasse en ampleur celui du Stade du 28 Septembre à Conakry en 2009, est un rappel douloureux de la banalisation de la vie humaine dans notre pays et du manque de professionnalisme de nos Forces de Sécurité.
Le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière déplore et condamne fermement ces faits regrettables et inacceptables, qui traduisent un gravissime échec dans l’organisation et la sécurisation de cet événement sportif.
Nous tenons à souligner la responsabilité directe des organisateurs, des autorités administratives, et des Forces de Sécurité dans la gestion et la sécurisation de cet événement qui a viré au drame. Ils ont lamentablement failli à leur devoir de garantir la sécurité des participants et des spectateurs. Cette tragédie aurait pu être évitée avec une meilleure anticipation et un respect rigoureux des directives et dispositions de la transition en cours dans le pays.
Ce drame ne doit pas être un simple fait divers ou une statistique. Il interpelle notre conscience collective et exige des mesures concrètes pour prévenir de telles tragédies et garantir à l’avenir des conditions de sécurité optimales lors des rassemblements publics. C’est pourquoi, le Conseil Supérieur de la Diaspora Forestière demande, entre autres, au gouvernement et aux autorités de la transition ce qui suit:
1. La prise en charge intégrale des personnes blessées:
2. La mise en place d’une commission de soutien psychologique et morale des victimes et leurs familles;
3. L’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et impartiale, avec la participation des organisations de défense des droits de l’Homme, pour faire la lumière sur les circonstances exactes de cet incident et établir les responsabilités à tous les niveaux.;
4. Décréter un deuil national;
5. Le dédommagement juste pour les familles endeuillées ;
À toutes les personnes touchées par cette tragédie, nous réaffirmons notre solidarité et notre engagement à tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue. Que l’âme de tous ces défunts repose en paix.
Fait à Washington DC, le 2 Décembre 2024