ONU Photo/Manuel Elías
Le bâtiment du Secrétariat des Nations Unies, à New York.
L’ONU a reçu 758 allégations d’exploitation et d’abus sexuels commis par son personnel l’an dernier, ainsi que par le personnel affilié et celui de partenaires, selon son dernier rapport sur la question.
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Les conclusions publiées mardi indiquent que, même si des progrès ont été réalisés depuis 2017 grâce à la mise en place de nouveaux cadres, politiques et procédures, l’exploitation et les abus sexuels continuent de se produire dans l’ensemble du système des Nations Unies.
Crises croissantes, risques croissants
Les risques ont considérablement augmenté l’année dernière, avec une augmentation sans précédent des crises humanitaires ainsi que des réductions significatives des financements, en particulier dans les contextes complexes et à haut risque où l’ONU opère.
L’année dernière, 758 plaintes ont été reçues, contre 534 l’année précédente et 265 en 2018.
Sur ce chiffre de 2023, plus de la moitié, soit 384, concernaient le personnel des Nations Unies et le personnel affilié. Le reste concernait du personnel de partenaires et de forces militaires non onusiennes non placées sous l’autorité de l’ONU.
Une centaine d’allégations ont été signalées dans les missions de maintien de la paix et les missions politiques spéciales, contre 79 en 2022.
Quelque 143 victimes identifiées ont été associées à ces allégations – 115 adultes et 28 enfants.
La plupart des allégations, 90%, concernaient la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo, la MONUSCO, et une autre en République centrafricaine, connue sous le nom de MINUSCA.
Les efforts de prévention se poursuivent
Le rapport contient des mises à jour sur la mise en œuvre de la stratégie du Secrétaire général de l’ONU visant à améliorer les efforts de prévention et de réponse à l’exploitation et aux abus sexuels.
« Notre approche, centrée sur les droits et les besoins des victimes, se poursuit », a déclaré le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, lors de son point de presse quotidien à New York. « Nous intensifions nos efforts pour faire respecter les droits des victimes et mettre fin à l’impunité. Cela inclut également un engagement auprès des États membres pour faciliter la résolution des demandes de paternité ».
Guterres défend la reddition des comptes
Le Coordonnateur spécial du Secrétaire général pour l’amélioration de la réponse de l’ONU à l’exploitation et aux abus sexuels, Christian Saunders, a commandé une évaluation complète pour déterminer la meilleure manière d’intégrer la prévention de l’exploitation et des abus sexuels dans toutes les activités et programmes de l’ONU.
L’évaluation proposera une stratégie pour garantir un travail de prévention durable et efficace dans l’ensemble du système des Nations Unies et des options pour des ressources prévisibles et adéquates au siège et sur le terrain.
« L’exploitation et les abus sexuels violent tout ce que défend l’ONU », a déclaré le Secrétaire général António Guterres dans un message vidéo accompagnant le rapport. « Il appartient à nous tous d’éradiquer l’exploitation et les abus sexuels de notre travail, de soutenir les victimes et de demander des comptes aux auteurs et à ceux qui les ont facilités ».