Dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a fait remettre deux lettres distinctes aux dirigeants de la Russie et de l’Ukraine mardi après-midi demandant à les rencontrer dans leurs capitales respectives, a indiqué l’ONU mercredi.
« Dans ces lettres, le Secrétaire général a demandé au Président Vladimir Poutine de le recevoir à Moscou et au Président Volodymyr Zelenskyy de le recevoir à Kiev », a informé son porte-parole Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien.
Selon M. Dujarric, le Secrétaire général a déclaré « qu’en cette période de grands périls et de conséquences, il souhaitait discuter des mesures urgentes à prendre pour instaurer la paix en Ukraine et de l’avenir du multilatéralisme fondé sur la Charte des Nations Unies et le droit international ».
Aussi le chef de l’ONU a noté que l’Ukraine et la Fédération de Russie sont toutes deux des membres fondateurs des Nations Unies et ont toujours été de fervents partisans de cette Organisation.
Appel à la pause humanitaire
L’annonce est intervenue un jour après que le chef de l’ONU a appelé à une pause humanitaire en Ukraine avant la Pâques des chrétiens orthodoxes ce week-end.
Le Coordinateur de crise des Nations Unies pour l’Ukraine, Amin Awad, a souligné l’appel du Secrétaire général dans le contexte de la crise humanitaire croissante dans le pays et d’intensification de l’offensive russe dans l’est.
La pause de quatre jours permettrait le passage en toute sécurité des civils désireux de quitter les zones de conflit, a-t-il déclaré, et l’acheminement en toute sécurité de l’aide humanitaire urgente aux personnes dans les zones les plus durement touchées de Mariupol, Kherson, Donetsk et Luhansk.
« Au cours de cette semaine – qui marque un rare alignement calendaire des trois fêtes religieuses les plus sacrées que sont la Pâques orthodoxe chrétienne, la Pâques juive et le mois sacré musulman du Ramadan – c’est le moment de se concentrer sur les intérêts convergents et de mettre de côté nos différences », a déclaré M. Awad.
Les pertes continuent de s’accumuler dans la guerre en Ukraine, qui a débuté le 24 février. Selon la dernière mise à jour du bureau des droits de l’homme de l’ONU, 5.121 victimes civiles ont été recensées dans le pays à la date de mardi, dont 2 224 morts.
Comme l’a déclaré M. Awad : « Les pertes en vies humaines et les traumatismes graves causés par les attaques contre les hôpitaux, les écoles et les lieux de refuge sont tout à fait choquants, tout comme la dévastation des infrastructures civiles essentielles dans le pays ».
Des millions de personnes sans eau ni électricité
Le conflit en Ukraine a généré le déplacement le plus important et le plus rapide de ces dernières années.
Quelques 12 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, dont plus de cinq millions ont traversé la frontière vers les pays voisins et au-delà. Beaucoup de ceux qui restent n’ont pas accès à l’eau ou à l’électricité, tandis que 12 autres millions sont touchés par les difficultés économiques et le déclin des services.
Dans l’est de l’Ukraine, quelque 1,4 million de personnes n’ont pas accès à l’eau courante, notamment dans la ville portuaire assiégée de Marioupol. Des millions d’autres n’ont qu’un accès limité à l’eau et à l’électricité.
Des ramifications mondiales importantes
En outre, quelque 136 attaques contre des installations de soins de santé ont été enregistrées depuis le début de la guerre, ce qui représente près de 70 % des attaques mondiales contre la santé depuis le début de l’année.
L’insécurité croissante, notamment en raison de la contamination par des engins explosifs, constitue un obstacle important à l’accès aux zones difficiles d’accès dans l’est du pays.
« Ce terrible bilan pour les civils doit prendre fin », a déclaré M. Awad, avertissant que l’impact dévastateur de la guerre pourrait affecter l’Ukraine pendant des générations.
« L’impact immédiat de cette guerre insensée est le plus grave ici en Ukraine, mais elle pourrait avoir des ramifications mondiales, mettant 1,7 milliard de personnes dans le monde en danger de pauvreté, de faim et de dénuement ».