Le Mining Indaba 2025 met en lumière de nouvelles stratégies industrielles pour le continent
Le Cap, février 2025 – Un atelier interactif de haut niveau organisé lors du Investing in African Mining Indaba a réuni des experts du secteur minier et de l’industrie automobile afin de proposer des solutions stratégiques pour les pays africains riches en ressources. L’objectif : repenser la politique industrielle autour des minéraux critiques, indispensables à la transition énergétique mondiale.
Dans un contexte où l’intersection entre le secteur minier et l’industrie automobile redéfinit les stratégies industrielles des entreprises et des États, cet atelier a permis d’explorer des approches politiques et des solutions de chaîne de valeur pour mieux naviguer dans cet environnement complexe.
Un panel influent pour repenser l’intégration minière et industrielle
Modéré par Dr Martyn Davies, associé chez Arena Partners, le panel a réuni plusieurs experts de renom :
- Mark Goliath, directeur exécutif par intérim de la division Manufacturing à l’Industrial Development Corporation
- Tatiana Aguilar, responsable du secteur minier et métallurgique au Forum économique mondial
- Dave Coffey, PDG de l’African Association of Automotive Manufacturers
- Ilya Epikhin, responsable principal des ressources naturelles chez Arthur D. Little
- Ken Osei, responsable des investissements dans le secteur manufacturier et des services de consommation à l’International Finance Corporation
Un nouveau cycle économique autour des minéraux critiques
Selon Dr Martyn Davies, l’Afrique doit se préparer à un changement de paradigme économique.
« La mauvaise nouvelle, c’est que le super-cycle de croissance alimenté par la Chine, qui a soutenu le développement du continent, est terminé. La bonne nouvelle, c’est qu’un nouveau super-cycle émerge, porté par les minéraux critiques et la transition énergétique. »
Ce nouveau cycle s’accompagne d’une montée du mercantilisme, où les États adoptent des politiques économiques plus autonomes et où les constructeurs automobiles investissent de plus en plus en amont dans leurs chaînes d’approvisionnement, souvent avec le soutien des gouvernements.
Des pistes concrètes pour l’Afrique
Les discussions ont mis en avant plusieurs stratégies pour maximiser l’impact de cette transition sur le continent :
- Renforcer l’intégration de la chaîne de valeur : Produire directement en Afrique des composants essentiels à l’industrie automobile, comme les convertisseurs catalytiques à partir du platine extrait localement.
- Encourager l’investissement en amont : Augmenter les volumes de production minière et explorer davantage de ressources pour répondre à la demande industrielle.
- Utiliser l’intelligence artificielle pour tracer les matières premières : Mettre en place des systèmes de traçabilité pour encourager une utilisation accrue de contenus locaux.
- Faciliter l’accès aux données géologiques : Rendre les informations sur les ressources minérales plus accessibles afin d’attirer davantage d’investissements.
L’importance des partenariats régionaux
Dave Coffey, PDG de l’African Association of Automotive Manufacturers, a souligné la nécessité d’une approche régionale pour renforcer la position de l’Afrique sur la scène mondiale :
« Les partenariats régionaux permettent de mieux négocier. L’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf) doit intégrer tous les acteurs et nouvelles économies. Mais cela exige une volonté politique forte et un leadership audacieux, tant du secteur public que privé. »
L’investissement dans l’avenir
Enfin, Ken Osei, de l’International Finance Corporation, a comparé le développement actuel du secteur des véhicules électriques à l’époque où Microsoft n’avait pas encore lancé Word :
« À cette époque, personne ne l’avait, mais il fallait que quelqu’un le fasse. Aujourd’hui, quelqu’un doit investir dans la convergence minérale-automobile. C’est un pari sur l’avenir. »
Le Investing in African Mining Indaba 2025 se poursuit jusqu’au 6 février au CTICC 1 et 2, avec de nombreuses autres discussions cruciales pour l’avenir industriel du continent africain.