Maferinyah, Forécariah – À seulement 75 kilomètres de Conakry et 7 kilomètres du centre de la sous-préfecture de Maferinyah, le district de Koket reste encore largement enclavé, malgré son fort potentiel de développement. Ce district, composé de six secteurs — Koromboyah, Seriyah, Koket Centre, Fanyéyiré, Kaléma et Fokoufokou —, abrite une population estimée à 22 000 habitants.
Riche de ses terres agricoles et de son capital humain, Koket souffre néanmoins d’un manque criant d’infrastructures de transport, freinant son développement économique et social.
Un pont vital en détresse : l’appel à l’aide des populations
Au cœur des préoccupations : le pont de franchissement qui relie plusieurs secteurs du district à la sous-préfecture de Maferinyah. Ce pont, dans un état de dégradation avancée, constitue le seul passage viable en saison des pluies. À chaque grande pluie, le pont devient impraticable, isolant des villages entiers, rendant difficile l’accès aux services de santé, à l’école ou encore aux marchés locaux.
« Nous avons des femmes enceintes qui accouchent en route faute de pouvoir traverser à temps. Les enfants manquent des jours d’école parce que le pont est sous l’eau ou trop dangereux », déplore un notable du village de Kaléma.
Le pont ne fait pas qu’unir les villages, il conditionne l’accès aux services administratifs et le transport des récoltes agricoles, principale activité économique de la zone. Sans ce pont, tout le district est paralysé.
Un enclavement aux conséquences sociales et économiques
Le manque d’entretien de ce pont, conjugué à l’absence de routes praticables pendant la saison hivernale, expose Koket à une précarité croissante. Les producteurs agricoles voient leurs marchandises pourrir sur place, faute de pouvoir les écouler à temps vers les marchés de Maferinyah ou de Conakry. L’accès aux soins d’urgence est également compromis, mettant en danger les populations les plus vulnérables.
« Ce pont, c’est notre poumon. Quand il cède, c’est tout le district qui s’étouffe », lance un jeune leader communautaire de Fanyéyiré.
Un potentiel inexploité malgré la proximité de Conakry
À moins de deux heures de route de la capitale, Koket pourrait devenir un pôle rural de production agricole et de développement local. Mais sans infrastructures de base, notamment en matière de transport, ce potentiel reste sous-exploité.
L’appel des populations à l’État et aux partenaires
Face à cette situation, les habitants de Koket lancent un SOS pressant aux autorités guinéennes et aux partenaires techniques et financiers. Ils réclament la réhabilitation urgente du pont de franchissement, ainsi que la construction de pistes rurales praticables en toute saison.
Ils interpellent également les ressortissants du district, installés en Guinée ou à l’étranger, à se mobiliser pour accompagner les efforts de désenclavement et de développement du district.
« Koket est prêt à se développer. Il suffit de lever les obstacles à la mobilité et à l’accès aux services », conclut un enseignant de Koket Centre.