La Chine estime que l’époque où une puissance ou deux dictaient la loi est « à jamais révolue »

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UN Photo/Loey Felipe
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s’exprime lors du débat général de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale.

 À l’ONU

A la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, a salué samedi l’émergence des pays du Sud global et estimé que l’époque où une puissance ou deux dictaient la loi est « à jamais révolue ».

S’exprimant lors du débat général de l’Assemblée générale, le chef de la diplomatie a décrit l’humanité comme étant à un « carrefour historique » et le monde comme étant soumis à des turbulences, mais aussi à des transformations.

Selon lui, l’aspiration des pays du Sud global à la modernisation n’a jamais été aussi forte, et leur démarche en ce sens jamais été aussi ferme. Réaliser la modernité est un droit inaliénable de tous et non un privilège de certains. Aucune civilisation n’est supérieure aux autres; elles sont différentes. Il faut dès lors renoncer à la diplomatie des valeurs et refuser la confrontation idéologique, car dans le monde d’aujourd’hui, tous les pays sont égaux et souverains.

Promouvoir un monde multipolaire

Avec l’émergence des pays du Sud global, l’époque où une puissance ou deux dictaient la loi est « à jamais révolue », a assené le ministre chinois.  Ce qu’il faut maintenant, c’est promouvoir un monde multipolaire, réaliser un véritable multilatéralisme, poursuivre le principe d’amples consultations, réaliser la démocratisation des relations internationales et faire évoluer la gouvernance mondiale dans un sens juste et équitable.

M. Wang a ensuite plaidé pour la paix, notamment en Ukraine. L’urgence, a-t-il dit, est de veiller à la non-extension et non-escalade des combats, la non-provocation des tensions et œuvrer à un apaisement rapide de la situation.

La Chine poursuit son rôle constructif et ses navettes diplomatiques pour favoriser des pourparlers de paix, a-t-il affirmé. Elle ne souhaite pas jeter de l’huile sur le feu, ni tirer profit du conflit.

En marge de cette session de l’Assemble générale, la Chine, avec le Brésil et d’autres pays du Sud global, a créé le Groupe des amis pour la paix, dont le but est de poursuivre les buts et principes de la Charte relatifs à la paix et de fédérer les esprits en ce sens, a-t-il indiqué.

Pour M. Wang, la question de la Palestine est « le plus grand affront à la conscience internationale ». Le conflit persiste à Gaza, avec son lot quotidien de victimes innocentes.

Au Liban, la force pourrait remplacer la justice. Un cessez-le-feu complet est la priorité absolue, de même que la solution des deux États est la voie fondamentale à suivre, a martelé le ministre, insistant sur les efforts de son pays pour favoriser la réconciliation inter-palestinienne et l’admission comme membre de plein exercice de l’État de Palestine à l’ONU. Il a également cité le cas de l’Afghanistan, disant qu’il faut aider ses autorités à adopter des politiques modérées, lutter contre le terrorisme et relancer l’économie.

Péninsule de Corée

Quant à la péninsule de Corée, elle ne doit plus retomber dans les conflits, a affirmé le chef de la diplomatie chinoise. Il faut inlassablement régler les différends par le dialogue et passer des mécanismes de cessation des hostilités à des mécanismes de paix.

De la même manière, la Chine « s’oppose fermement à l’immixtion en Asie, de pays extérieurs à la région et aux agissements de forces visant à semer le trouble et à inciter à la confrontation dans la région », a-t-il averti.

M. Wang a également abordé la question des mesures coercitives unilatérales prises.  La répression et l’encerclement d’autrui ne résout pas les problèmes à domicile, a-t-il déclaré, appelant les États-Unis à lever l’embargo imposé à Cuba et à le retirer de la liste des pays soutenant le terrorisme.

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