Du point de vue des qualités humaines, le fonctionnaire des impôts doit avoir assez d’initiative pour diriger avec efficacité son travail parmi la masse des contrôles possible. Il lui faut assez de discipline pour se prêter aux fluctuations de la loi et des consignes qu’il reçoit alors que les préoccupations morales nécessaires à l’exercice de ses fonctions le porteraient plutôt à adopter une ligne de conduite rigide et uniforme. Il lui faut de l’habileté pour obtenir la reconnaissance d’une vérité toujours fuyante. Il lui faut de la sérénité pour accueillir sans broncher les attaques et même les avanies auxquelles l’expose la mission désagréable qui lui est confiée. Il lui faut enfin de l’équité et du tact pour maintenir la balance égale entre les cas qu’il traite et pour tenir compte des situations pénibles ou douloureuses.
Les connaissances et les qualités ainsi exigées des agents des impôts sont si importantes et si nombreuses que c’est peut-être une illusion de prétendre les trouver fréquemment réunies chez un même homme. Aussi les administrations fiscales guinéennes sacrifient elles l’efficacité de l’excellent potentiel humain dont elles disposent, lorsqu’elles s’attachent à ce qu’un même agent soit capable d’affronter les tâches les plus variées. Il est extrêmement difficile, par exemple, d’associer des fonctions de renseignement, qui supposent l’existence d’un climat constant de bonne entente avec les contribuables, à des fonctions de vérification, qui comportent une escrime continuelle avec le contribuable, à des fonctions de persuasion et conciliation.
Dr BAH ALIOU, Inspecteur Principal des Impôts