La variole du singe cause au moins quatre décès hors d’Afrique, dont deux en Espagne, a confirmé jeudi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU.
« Pour la première fois, des décès dus à la variole du singe ont été signalés dans des pays autres que la Région africaine, en Espagne (deux décès), au Brésil (un décès) et en Inde (un décès) », a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son dernier rapport épidémiologique sur la maladie. Dans deux cas, les décès ont été liés à une encéphalite virale et certains patients présentaient des conditions immunodépressives sous-jacentes.
Au total, onze décès ont eu lieu à l’international.
Dans le monde, depuis début mai, près de 28.000 cas ont été détectés. La maladie est désormais présente dans 89 pays/territoires des six Régions de l’OMS. Il s’agit d’une hausse de près de 75% des nouvelles infections.
L’Europe et les Amériques représentent 99% des cas dans le monde
« Depuis la dernière édition de ce rapport publiée le 25 juillet 2022, 11.798 nouveaux cas et six nouveaux décès ont été signalés », a détaillé l’OMS, relevant que 14 nouveaux pays ont déclaré des cas.
Au cours des sept derniers jours, 42 pays ont signalé une augmentation du nombre hebdomadaire de cas. Mais la plus forte hausse a été signalée au Brésil.
Quatorze pays n’ont pas signalé de nouveaux cas depuis plus de 21 jours, soit la période d’incubation maximale de la maladie. Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires signalés dans le monde a augmenté de près de 20% au cours de la semaine épidémiologique du 1er au 7 août (6217 cas) par rapport à la semaine du 25 au 31 juillet (5213 cas).
Selon l’OMS, la majorité des cas signalés au cours des quatre dernières semaines se trouvent en Europe (53%), suivie par la Région des Amériques (46 %).
Les Etats-Unis parmi les dix pays les plus touchés en Europe et dans les Amériques
Au 7 août, les États-Unis sont en tête des dix pays qui ont notifié le plus grand nombre cumulé de cas dans le monde. Washington fait état de 7.510 cas. Suivent l’Espagne (4.577), l’Allemagne (2.887), le Royaume-Uni (2.759), la France (2.239), le Brésil (1.721), les Pays-Bas (959), le Canada (957), le Portugal (710) et l’Italie (505).
Ensemble, ces pays représentent 89% des cas signalés dans le monde à ce jour. « Les chiffres doivent être interprétés avec prudence en raison de la sous-déclaration des cas dans les pays », a toutefois précisé l’agence onusienne.
Plus largement, la variole du singe continue de se propager, un peu partout dans le monde. Au cours des sept derniers jours, dix pays au total ont signalé leur premier cas. Il s’agit du Monténégro, de l’Uruguay, du Liberia, du Soudan, de la Bolivie, de Chypre, des iles françaises de Guadeloupe et Saint-Martin, du Guatemala et de la Lituanie.
À l’exception de l’Afrique subsaharienne, la variole du singe touche principalement les gays et bisexuels
Par ailleurs, 344 cas ont été signalés à ce jour comme étant des travailleurs de la santé. « Si la plupart ont déclaré avoir été infectés dans la communauté, au moins une exposition professionnelle a été signalée dans l’épidémie actuelle », a souligné l’OMS.
À l’exception des pays de l’Afrique subsaharienne, l’épidémie actuelle de variole du singe continue de toucher principalement les hommes qui s’identifient comme gays, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ces derniers ont déclaré avoir eu récemment des rapports sexuels avec un ou plusieurs partenaires.
« Bien que des cas soient signalés chez d’autres hommes ainsi que chez des femmes et des enfants, rien ne permet de penser que la transmission dans ces nouveaux groupes est durable », a dit l’OMS.
Le protocole de l’OMS pour la vaccination
S’agissant de la vaccination, l’OMS note que les programmes doivent être accompagnés de campagnes d’information rigoureuses. Il s’agit surtout d’expliquer qu’il faut environ deux semaines après la fin d’une série de vaccinations (une ou deux doses selon le produit) pour que l’immunité se développe pleinement.
Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, le niveau de protection conféré par la vaccination dans différentes circonstances n’a pas encore été déterminé pour cette épidémie. « Pour ces raisons, les habitants des communautés les plus touchées par la variole du singe doivent continuer à prendre des mesures de protection pendant cette épidémie », a ajouté l’OMS, insistant sur le fait « de réduire temporairement le nombre de partenaires sexuels afin de limiter l’exposition potentielle ».
Plus globalement, l’agence onusienne exhorte les pays à intensifier leur action et à appliquer les recommandations figurant dans la déclaration d’urgence de santé publique de portée internationale, afin de maîtriser la flambée.