Le Forum des jeunes du Conseil économique et social (ECOSOC) offre une plate-forme permettant aux jeunes de dialoguer avec les diplomates sur les défis affectant leur bien-être.
Les discussions sont centrées sur cinq des 17 objectifs de développement durable (ODD) : mettre fin à la pauvreté ; l’objectif faim zéro ; l’action climatique ; la paix, la justice et des institutions fortes ; et des partenariats pour faire de ces objectifs une réalité.
Espérer mieux
Ces questions seront examinées lors du Forum politique de haut niveau de l’ECOSOC en juillet, a déclaré la Présidente de l’ECOSOC, Paula Narváez, dans son discours d’ouverture.
S’exprimant en espagnol, elle a affirmé son engagement et sa confiance dans les jeunes du monde entier, dont l’enthousiasme et la détermination sont cruciaux pour construire un avenir meilleur et plus inclusif pour tous.
« Vos idéaux sont la musique de l’humanité, qui ne perd pas espoir – espérer que des jours meilleurs viendront », a-t-elle déclaré.
La pauvreté limite les perspectives
Mme Narváez a noté que la lutte mondiale contre la pauvreté « devient de plus en plus dure », avec seulement un tiers des pays sur la voie d’une réduction du nombre de gens affectés d’ici l’échéance de 2030.
Aujourd’hui, 7% de la population mondiale, soit 570 millions de personnes, vivent dans une pauvreté extrême, a-t-elle souligné, et les jeunes représentent « une partie importante » de ces personnes.
« Nous savons que la pauvreté limite sérieusement les perspectives de développement de nos jeunes, perpétuant ainsi le cycle », a-t-elle déclaré. « Nous devons faire davantage pour nos jeunes, et une partie de la réponse consiste à les inclure dans les décisions publiques ».
Énergie et conviction
S’adressant au forum, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que l’énergie et la conviction des jeunes sont contagieuses et plus vitales que jamais.
Il a profité de l’occasion pour évoquer la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques sanglantes du Hamas contre Israël le 7 octobre.
« Il est grand temps d’instaurer un cessez-le-feu humanitaire immédiat, d’obtenir la libération inconditionnelle de tous les otages, de protéger les civils et d’acheminer l’aide humanitaire sans entrave », a-t-il déclaré, sous les applaudissements des participants.
« Nous avons besoin de vous »
Dans un monde « hérissé de défis, de tragédies et d’injustices – dont beaucoup sont liés », il a félicité les jeunes du monde entier de s’exprimer et d’œuvrer en faveur d’un véritable changement.
« Nous avons besoin de vous », a déclaré le Secrétaire général. « Et je suis pleinement déterminé à impliquer les jeunes dans la prise de décision politique ; non seulement écouter vos opinions, mais agir en conséquence ».
Cet engagement comprend la création d’un nouveau Bureau de la jeunesse à l’ONU et la garantie que les jeunes jouent un rôle important dans la préparation du Sommet du futur de septembre, qu’il a qualifié de « moment charnière pour dynamiser les ODD et revigorer le multilatéralisme ».
Le Secrétaire général a également salué les jeunes qui sont en première ligne dans une action climatique audacieuse. Il a exhorté les gouvernements à adopter des politiques fortes, notamment pour accélérer le passage des combustibles fossiles aux énergies propres, et à créer de nouveaux plans climatiques nationaux alignés sur l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.
« Et ils doivent impliquer les jeunes dans ce travail – de manière significative. La transition vers les énergies renouvelables doit être juste et durable », a-t-il dit.
Le pouvoir de rêver
Sarah Baharaki, Ambassadrice mondiale de la jeunesse auprès de l’association caritative pour l’éducation des enfants Theirworld, a souligné la situation dans son pays natal, l’Afghanistan, qu’elle a fui après le retour au pouvoir des Talibans il y a trois ans.
Les autorités de facto ont interdit aux jeunes femmes de travailler et de fréquenter l’école, mais la jeunesse afghane « refuse de garder le silence » et prend les choses en main en manifestant et en défendant ses droits, a-t-elle déclaré.
Elle a souligné que même si l’éducation est vitale pour réduire la pauvreté, les conflits et la crise climatique, plus de deux millions de filles n’ont pas accès à l’école en Afghanistan « et des millions d’autres sont dans un état d’incertitude en Ukraine, en Palestine et au Soudan ».
Alors que l’échéance des ODD n’est que dans six ans, « il est temps d’agir et de prendre les bonnes décisions car nous sommes en retard », a-t-elle dit.
Mme Baharaki a souligné la nécessité d’impliquer les jeunes dans les processus décisionnels et a appelé à un plus grand soutien de la part des gouvernements, du secteur privé et de la société civile.
« Non seulement parce que nous représentons 16% de la population mondiale », a-t-elle déclaré, « ou parce que nous sommes jusqu’à présent la génération la plus instruite, mais aussi parce que nous avons le pouvoir – le pouvoir de rêver d’un monde meilleur et le courage et l’audace de faire de ces rêves une réalité »