Des violations « flagrantes » des droits de l’enfant ont lieu dans les camps et les prisons du nord-est de la Syrie, où la « grande majorité » des personnes détenues sont des enfants, a déclaré lundi une experte indépendante nommée par l’ONU.
Fionnuala Ní Aoláin, Rapporteur spéciale des Nations Unies pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, a souligné que dans les camps d’Al-Hol et d’Al-Roj ainsi que dans un certain nombre d’autres centres de détention, « aucun processus légal n’existe pour justifier la détention ».
Selon elle, « la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants sont monnaie courante » dans ces camps.
Les camps de déplacés du nord-est de la Syrie abritent des dizaines de milliers de Syriens, d’Irakiens et de ressortissants d’autres pays soupçonnés de liens avec le groupe terroriste État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), appelé aussi Daech.
Mauvais traitements
Le dernier rapport de l’experte fait état de disparitions forcées, de tortures, de mauvais traitements et de détentions au secret sur ces sites.
Les conclusions du document incluent la séparation arbitraire massive des garçons pré pubères et adolescents de leurs mères dans les camps, que l’experte considère comme « particulièrement néfaste », ainsi que « la faim et la tuberculose généralisées » qui sévissent dans la prison Panorama, où sont détenus environ 5.000 hommes et 700 garçons.
Mme Ní Aoláin affirme que « l’ampleur, la portée et l’étendue de ces pratiques pourraient atteindre le seuil des crimes contre l’humanité au regard du droit international » et avertit qu’il est « moralement et juridiquement inacceptable d’utiliser le « terrorisme » pour justifier des violations flagrantes des droits de l’homme.