Les flux d’investissement vers l’Afrique ont atteint un record de 83 milliards de dollars en 2021

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Banque mondiale/John Hogg
Un ouvrier portant un masque répare une roue d’un camion de transport géant dans une mine d’uranium en Namibie.

En 2021, les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays africains ont atteint un niveau record de 83 milliards de dollars, selon le dernier Rapport 2022 sur l’investissement dans le monde de la la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié le 9 juin.

Le rapport indique que cela représente plus du double du total enregistré en 2020, alors que la pandémie de Covid-19 a pesé lourdement sur les flux d’investissement vers le continent.

Malgré cette forte croissance, les flux d’investissement vers l’Afrique n’ont représenté que 5,2% des IDE mondiaux, contre 4,1% en 2020.

La plupart des pays d’Afrique ont connu une hausse modérée des IDE en 2021. En effet, il est à noter qu’environ 45% du total est lié à une transaction financière intra-entreprise en Afrique du Sud.

« Si nous excluons cette transaction, l’augmentation des flux d’IDE vers l’Afrique, tout en restant positive, serait plus conforme à ce que nous avons observé dans d’autres régions en développement », a déclaré James Zhan, Directeur de la division de l’investissement et des entreprises de la CNUCED.

En termes de sous-régions, le rapport note que l’Afrique australe, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest ont vu leurs flux d’investissement augmenter, tandis que ceux destinés à l’Afrique centrale sont restés stables et que l’Afrique du Nord a enregistré une baisse.

Selon la CNUCED, les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique sont restés européens, avec en tête les investisseurs du Royaume-Uni (65 milliards de dollars) et de la France (60 milliards de dollars).

Les IDE vers l’Afrique australe ont presque décuplé

Les IDE vers l’Afrique australe ont, quant à eux, presque décuplé pour atteindre 42 milliards de dollars. Cette forte augmentation est due principalement à une importante reconfiguration d’entreprise en Afrique du Sud.

Parmi les nouveaux projets annoncés dans le pays, citons un financement de projet d’énergie propre de 4,6 milliards de dollars parrainé par la société britannique Hive Energy et un projet d’investissement nouveau d’un milliard de dollars par la société américaine Vantage Data Centers pour construire son premier campus africain.

Les flux d’investissement vers le Mozambique ont augmenté de 68% pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Le pays a connu un bond des nouveaux projets d’investissements, notamment celui de la société britannique Globeleq Generation de construire des centrales électriques pour 2 milliards de dollars.

Pendant ce temps, les flux d’investissement vers la Zambie sont restés négatifs à -457 millions de dollars, une chute brutale par rapport à -173 millions de dollars en 2020, due principalement à la cession d’une mine de cuivre de 1,5 milliard de dollars par la société suisse Glencore à la société publique ZCCM Investments Holdings.

 

Des augmentations aussi enregistrées en Afrique de l’Ouest et de l’Est

Le Nigéria, premier bénéficiaire d’IDE en Afrique de l’Ouest, a vu ses flux doubler pour atteindre 4,8 milliards de dollars, principalement en raison d’une reprise des investissements dans les secteurs du pétrole et du gaz, indique le rapport de la CNUCED.

Les opérations de financement de projets internationaux dans le pays ont bondi à 7 milliards de dollars. Il s’agit notamment du projet de construction d’un complexe industriel dans le port maritime d’Escravos, d’une valeur de 2,9 milliards de dollars.

Les projets dans les industries extractives ont également contribué à faire grimper les IDE au Ghana à 2,6 milliards de dollars, soit une augmentation de 39% par rapport à 2020.

Le Sénégal a également connu une augmentation notable de 21% des IDE, qui ont atteint 2,2 milliards de dollars. Le pays a enregistré une hausse de 27% des projets d’investissements nouveaux annoncés.

Les flux d’investissement vers l’Afrique de l’Est ont augmenté de 35 % pour atteindre 8,2 milliards de dollars

Ainsi, l’Éthiopie, plaque tournante centrale de l’initiative chinoise « Belt and Road », a vu les flux d’IDE augmenter de 79% pour atteindre 4,3 milliards de dollars en 2021.

Quatre annonces de financement de projets internationaux sur cinq dans le pays concernent les énergies renouvelables, signale la CNUCED

D’autres augmentations notables ont été signalées par l’Ouganda (31% à 1,1 milliard de dollars) et la Tanzanie (35% à 922 millions de dollars), qui ont vu les annonces de projets d’investissement nouveaux tripler en 2021.

Des ouvriers dans une centrale électrique à Takoradi, au Ghana (archives). Photo Jonathan Erns/Banque mondiale
Photo : Banque mondiale/Jonathan Ernst
Des ouvriers dans une centrale électrique à Takoradi, au Ghana (archives). Photo Jonathan Erns/Banque mondiale

Les IDE d’Afrique centrale se stabilisent à 9,4 milliards de dollars

Alors que les flux d’investissement vers l’Afrique centrale sont restés stables, le rapport indique que les IDE vers la République démocratique du Congo ont augmenté de 14% pour atteindre 1,9 milliard de dollars, les tendances d’investissement restant positives principalement en raison des flux vers les champs pétroliers offshore et les mines.

Les flux d’investissement vers le Congo ont diminué de 8% pour atteindre 3,7 milliards de dollars, mais deux opérations internationales de financement de projets ont été annoncées dans le pays. La plus importante concerne la construction d’une installation pétrolière pour 166 millions de dollars.

L’Égypte,  deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE en Afrique

Les IDE vers l’Afrique du Nord ont diminué de 5% pour atteindre 9,3 milliards de dollars en 2021.

Les flux d’investissement vers le Maroc ont augmenté de 52% pour atteindre 2,2 milliards de dollars en 2021, tandis que l’Égypte a vu ses IDE baisser de 12% pour atteindre 5,1 milliards de dollars. Malgré cette baisse, l’Égypte est le deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE en Afrique.

Les promesses des États du Golfe d’investir environ 22 milliards de dollars dans divers secteurs économiques en Égypte pourraient stimuler les IDE à l’avenir. Par ailleurs, les projets entièrement nouveaux annoncés dans le pays ont plus que triplé pour atteindre 5,6 milliards de dollars l’année dernière.

Un technicien s'occupe de panneaux solaires sur le toit d'un entrepôt à Lusaka, en Zambie.
PNUD/Karin Schermbrucker
Un technicien s’occupe de panneaux solaires sur le toit d’un entrepôt à Lusaka, en Zambie.

Projets dans les énergies renouvelables ont augmenté

Bine que les investissements nouveaux sont restés faibles,  les projets dans les énergies renouvelables ont augmenté.

Malgré la tendance globalement positive des IDE sur le continent, le total des annonces de projets nouveaux est resté faible, à 39 milliards de dollars, ne montrant qu’une modeste reprise par rapport aux 32 milliards de dollars enregistrés en 2020 – et bien en dessous des 77 milliards de dollars enregistrés en 2019.

Parallèlement, le nombre de projets internationaux dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique a grimpé à 71 – soit près du double des 36 enregistrés en 2011.

Parmi ceux-ci figure un projet de 20 milliards de dollars qui vise la fourniture par le Maroc d’énergie solaire et éolienne au Royaume-Uni via 3 800 km de câbles sous-marins.

« A long terme, le continent africain présente un grand potentiel pour attirer les investissements internationaux dans les économies verte et bleue, ainsi que dans les infrastructures », a déclaré M. Zhan. « Le défi consiste à améliorer encore le climat des affaires et à renforcer la capacité de l’Afrique à absorber ces investissements durables ».

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