La Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) et ses partenaires exercent, depuis des décennies, une influence considérable sur la ville de Kolaboui, située dans la région de Kakandé. Cependant, cette influence dépasse largement la simple pollution industrielle. Un problème persistant et profondément troublant affecte quotidiennement les habitants : la circulation des trains. Trois convois ferroviaires traversent le carrefour de Kolaboui toutes les heures, paralysant le trafic pendant 15 à 20 minutes à chaque passage. Que ce soit des véhicules privés ou des services d’urgence, tous sont contraints de patienter, impuissants face aux barrières qui se ferment systématiquement.
Les conséquences de cette situation sont dramatiques. Les femmes enceintes, confrontées à des complications lors de l’accouchement, voient leur accès aux soins retardé. Les urgences médicales, qu’il s’agisse de crises cardiaques ou d’accidents graves, sont également retardées, mettant en péril la vie des patients. Il ne s’agit pas simplement d’un inconfort, mais d’une véritable question de vie ou de mort pour certains résidents.
De plus, le passage incessant des trains provoque des nuisances sonores et des vibrations qui endommagent les habitations situées à proximité des voies ferrées. Les maisons se détériorent, la qualité de vie des habitants en pâtit, et leur quotidien est rythmé par un bruit constant et des secousses incessantes.
Malgré des décennies d’exploitation intense des ressources naturelles de la région par la CBG et ses partenaires, aucune solution durable n’a été mise en œuvre pour atténuer ces impacts sur la population locale. Au contraire, d’autres entreprises se sont ajoutées au réseau ferroviaire, augmentant la fréquence des trains et exacerbant les problèmes.
Face à cette situation alarmante, une question fondamentale se pose : où est l’État guinéen ? Que fait-il pour protéger ses citoyens, notamment ceux de Kolaboui, qui subissent les conséquences d’une exploitation industrielle débridée ? Les autorités, tant locales que nationales, semblent fermer les yeux sur cette problématique majeure. Pourtant, il est du devoir de l’État de garantir la sécurité, la santé et la qualité de vie de ses habitants.
Les résidents de Kolaboui attendent des réponses. Ils réclament des solutions concrètes, non seulement de la part de la CBG et de ses partenaires, mais surtout de l’État guinéen. Le développement économique ne doit jamais se faire au détriment de la vie et de la dignité des populations.
Par Tibou DIABY