L’OMS propose de mieux intégrer les médecines traditionnelles dans les systèmes de santé

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UN-REDD/Leona Liu
Au Viet Nam, de nombreuses personnes utilisent la médecine traditionnelle pour se soigner et 90 % des ingrédients actifs proviennent des forêts.

A l’ouverture en Inde d’un sommet mondial sur la médecine traditionnelle, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a invité ses Etats membres à formuler des recommandations spécifiques, fondées sur des données probantes et exploitables. Celles-ci pourront ainsi servir de base à la prochaine stratégie mondiale de l’OMS en matière de médecine traditionnelle.

« Je vous invite à faire de cette réunion le point de départ d’un mouvement mondial visant à libérer le pouvoir de la médecine traditionnelle grâce à la science et à l’innovation », a déclaré Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, relevant les énormes contributions à la santé humaine apportée par la médecine traditionnelle.

Grâce à ce sommet et au Centre mondial de l’OMS pour la médecine traditionnelle, l’OMS s’efforce de réunir les données et les éléments probants nécessaires à l’élaboration de politiques, de normes et de réglementations en vue d’une utilisation sûre, rentable et équitable de la médecine traditionnelle.

Le recours à une médecine traditionnelle de qualité peut faciliter la fourniture de soins de santé, en particulier dans les zones rurales éloignées où les systèmes de soins de santé conventionnels sont limités.
OMS/Ernest Ankomah
Le recours à une médecine traditionnelle de qualité peut faciliter la fourniture de soins de santé, en particulier dans les zones rurales éloignées où les systèmes de soins de santé conventionnels sont limités.

Une médecine complémentaire et intégrative

Pour l’OMS, ce sommet est une occasion importante de faire progresser la compréhension et l’utilisation de la médecine traditionnelle. « La déclaration de Gujarat – le principal résultat de ce sommet mondial – si elle est effectivement mise en œuvre, renforcera l’intégration appropriée de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux », a fait valoir le Dr Tedros.

Lors de son discours, le chef de l’OMS a d’ailleurs rappelé l’histoire de la médecine traditionnelle, qui est aussi ancienne que l’humanité elle-même. Tout au long de l’histoire, les peuples de tous les pays et de toutes les cultures ont eu recours à des guérisseurs traditionnels, à des remèdes maison et à des connaissances médicinales ancestrales pour répondre à leurs besoins en matière de santé et de bien-être.

Pour le chef de l’OMS, la médecine traditionnelle n’appartient pas au passé. Elle fait l’objet d’une demande croissante dans tous les pays, toutes les communautés et toutes les cultures. « À un moment ou à un autre de notre vie, la plupart d’entre nous auront recours à une forme ou à une autre de médecine traditionnelle », a-t-il affirmé.

La médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative est particulièrement importante pour la prévention et le traitement des maladies non transmissibles et de la santé mentale, ainsi que pour un vieillissement en bonne santé. L’OMS a ainsi retracé une longue histoire, notamment quand il y a plus de 3 500 ans, les Sumériens et les Égyptiens utilisaient l’écorce du saule comme analgésique et anti-inflammatoire.

Nouvelle stratégie décennale pour la période 2025-2034

De même, la pervenche de Madagascar, qui est aujourd’hui à l’origine de médicaments contre le cancer infantile, est mentionnée dans le folklore mésopotamien, ainsi que dans l’Ayurveda et la médecine traditionnelle chinoise.

« Ayant passé de nombreuses années à étudier la transmission du paludisme, je suis inspiré par la scientifique chinoise Tu Youyou, qui s’est appuyée sur les connaissances traditionnelles pour réaliser une percée dans le traitement du paludisme », a dit le Dr Tedros. Après avoir testé – sans succès – plus de 240.000 composés à utiliser dans les antipaludiques, Tu Youyou s’est tournée vers la littérature médicale traditionnelle chinoise pour y trouver des indices.

Elle et son équipe y ont trouvé une référence à l’absinthe douce pour traiter les fièvres. En 1971, l’équipe de Tu Youyou a isolé l’artémisinine, un composé actif de l’armoise qui s’est révélé particulièrement efficace dans le traitement du paludisme. « L’artémisinine est aujourd’hui l’épine dorsale du traitement du paludisme », a-t-il fait valoir.

A noter qu’en 2014, les États membres de l’OMS ont approuvé la première stratégie décennale mondiale pour la médecine traditionnelle. Lors de l’Assemblée mondiale de la santé de cette année, les États membres ont décidé de prolonger cette stratégie de deux ans et ont demandé qu’une nouvelle stratégie décennale soit élaborée pour la période 2025-2034

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