L’UNESCO appelle les États à mieux protéger les artistes en danger

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UNESCO
Les artistes se voient confrontés à de nombreuses menaces.

La nouvelle publication de l’UNESCO intitulée « Défendre les voix créatives », souligne que les situations de crise – telles que les conflits armés, les désordres politiques ou les catastrophes naturelles – exacerbent les vulnérabilités déjà existantes des professionnels de la culture.

Le rapport indique que les artistes se voient confrontés à de nombreuses menaces, dont le harcèlement en ligne et hors ligne, la perte soudaine de revenus, les poursuites judiciaires, la violence, la censure, jusqu’au fait d’être réduit au silence, et ils n’ont souvent pas les filets de sécurité minimaux en raison de la précarité de leur statut.

En effet, selon Freemuse, une organisation non gouvernementale indépendante qui défend la liberté d’expression artistique et la diversité culturelle, plus de 1.200 violations de la liberté artistique ont été documentées dans le monde en 2021. Pour la même année, un nombre record de 39 artistes auraient été tués dans 12 pays et dans 24 pays 119 artistes ont été emprisonnés.

Recommandations

Le rapport de l’UNESCO recommande que la communauté internationale développe une assistance sur mesure pour protéger et promouvoir la liberté artistique lors des situations d’urgence.

Cette assistance serait basée sur l’expérience acquise par l’UNESCO dans la protection des artistes durant des conflits – comme récemment en Iraq, en Ukraine ou encore au Yémen. Elle pourrait aussi s’appuyer sur les bonnes pratiques constatées pour la liberté de la presse – pour laquelle un plan d’action dédié est mis en œuvre par l’Organisation depuis plus de dix ans.

Reconnaissant les artistes comme un groupe vulnérable qui nécessite une attention particulière, le rapport propose non seulement un suivi par les Nations Unies de la liberté artistique en situation d’urgence, mais aussi un plan d’actions collaboratif pour la sécurité des artistes, la protection de leurs œuvres et des lieux culturels.

Enfin, il appelle à la formation des acteurs judiciaires et juridiques pour mieux protéger les artistes par le biais d’enquêtes et de poursuites.

Les exemples récents ont en effet démontré l’importance de mesures d’urgence concrètes, telles que l’organisation de formations sur la liberté artistique, la mise en place de résidences artistiques et d’aides financières temporaires pour les professionnels de la culture, la délivrance accélérée de visas, ou encore de prioriser les artistes dans les plans d’évacuation et de réinstallation.

Le Rapport mondial 2022 de l’UNESCO « Repenser les politiques en faveur de la créativité », note que seuls 27 % des 152 États parties à la Convention de l’UNESCO de 2005 sur la diversité des expressions culturelles ont développé ou soutenu des espaces sûrs pour les artistes.

Un million de dollars pour mieux protéger le statut d’artiste

A ce jour un peu plus de la moitié des parties à la Convention de 2005 disposent d’organes indépendants chargés de reçoir les plaintes ou d’enquêter les violations et les restrictions de la liberté artistique.

Afin d’améliorer la résilience des artistes face aux situations d’urgence, le rapport recommande également d’établir sans attendre des cadres réglementaires renforcés, avec une meilleure reconnaissance juridique du statut de l’artiste.

Dans ce domaine, l’UNESCO a annoncé la mobilisation d’un million de dollars supplémentaires – issus du Programme UNESCO-Aschberg – pour financer des projets dans plus de vingt-cinq pays. Treize d’entre eux seront menés par des gouvernements, les douze autres par des ONG.

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