Une affaire criminelle d’envergure est en cours au Mali, impliquant Robex et ses activités minières. En mars 2024, nous évoquions déjà les doutes grandissants concernant la crédibilité du propriétaire des mines de Kiniero, tant du point de vue géologique que comptable. Des interrogations sur la véracité des informations fournies par Robex planaient.
En mai 2024, nous avons soulevé la question suivante : le fournisseur de dette Taurus Fund a-t-il agi par incompétence ou par ignorance délibérée ou tenterait-il de s’emparer de certains actifs. Nous avons souligné que Taurus Fund, souvent qualifié de fonds prédateur, n’est pas étranger à l’Afrique de l’Ouest. En effet, il détient ou a détenu des intérêts dans plusieurs sociétés minières dans la région, notamment Alliance Mining Commodities (AMC) en Guinée, West African Resources au Burkina Faso, et Teranga Gold au Burkina Faso et au Sénégal. Ces intérêts ont-ils été acquis de la même manière douteuse que Robex ? De nombreuses questions sont restées sans réponse.
Le directeur du fond autralien Taurus, Michael Jones, avec un ancien de la Société Générale et Investec, serait peut-être la personne adéquate pour éclaircir ces zones d’ombre.
Les premiers indices sont apparus en juin 2024. Aurélien Bonneviot, à la tête de Robex depuis avril 2023 a été remplacé par Matthew Wilcox, décrit comme un protège du fond Taurus. Matthew Wilcox a négocié récemment avec le gouvernement malien les problèmes fiscaux avec le gouvernement malien qui a augmenté sa prise de participation dans la mise de Nampala.
Africa Intelligence révèle aussi que la mine malienne de Nampala, actif toxique, puisque des dettes et risques de contentieux important sortent du groupe Robex pour un transfert au management : rien ne s’est pas fait gratuitement, bien entendu.
Matthew Wilcox, homme de confiance de Taurus, est comparé à un autre acteur controversé du secteur minier, M. NABE, qui est aujourd’hui présenté comme le propriétaire de la Société des Bauxites de Guinée (SBG), société également sous le coup de nombreuses plaintes civiles et pénales.
En outre, il est désormais avéré qu’une plainte pénale a été déposée contre Nampala SA, filiale malienne de Robex, ainsi que contre Robex elle-même, leurs administrateurs, les commissaires aux comptes PwC et Norton Rose au Mali. Les accusations incluent le faux, l’escroquerie, la complicité d’escroquerie, l’abus de biens sociaux, le blanchiment d’argent et l’association de malfaiteurs. Cette plainte est prise en charge par le Pôle National Économique et Financier du Mali (récépissé numéro 828, en date du 28 juin 2024).
Malgré leurs tentatives apparentes de se distancer du scandale, les dirigeants de Robex restent sous le feu des critiques, notamment en raison d’une dette historique fiscale négociée et controversée de 88,8 millions de dollars au Mali, ainsi que du montant jugé excessif de leurs rémunérations, avoisinant les 5 millions de dollars par an. Cette gestion financière opaque, couplée aux accusations criminelles en cours, fait peser une lourde ombre sur l’avenir de Robex et de ses opérations minières en Afrique de l’Ouest.
Affaire à suivre…