Le nouveau premier ministre Bah Oury, depuis sa nomination à ce poste, s’attaque à tous les problèmes qui assaillent notre pays en même temps. Tous ces problèmes ne peuvent pas se régler par la seule primature mais plutôt il doit manager chaque problème en le confiant au département spécialiste. Il n’est pas obligé de recevoir toutes les plaintes, il doit plutôt les orienter dans les départements concernés.
On a l’impression qu’il est le maître à tout régler ce n’est pas possible, il doit décentraliser la résolution des problèmes en exigeant la prise de responsabilité des ministères. Par exemple, le ministère de l’énergie doit proposer ou trouver la solution au problème énergétique en impliquant les vrais techniciens. Le rapport de ce département est contre expertisé par le cabinet du premier ministre chargé de l’énergie qui peut faire appel à toute personne ou cabinet indépendant. Le Directeur de EDG n’a pas le droit de voir le ministre directement sans passer par sa hiérarchie directe.
Le non-respect de la voie hiérarchique dans l’administration guinéenne est un frein à l’efficacité et à la responsabilisation.
Le problème du non-respect de la voie hiérarchique dans l’administration guinéenne, où tout semble reposer sur le ministre, au détriment des autres cadres et du bon fonctionnement des services. Cette situation présente de nombreux inconvénients dont l’inefficacité et ralentissement du traitement des dossiers:
Le ministre, surchargé par des demandes individuelles, ne peut se concentrer sur ses missions stratégiques. Les dossiers s’accumulent, car les subordonnés ne sont pas habilités à les traiter sans l’aval du ministre. Les citoyens s’impatientent et perdent confiance en l’administration.
Marginalisés et privés de leur rôle décisionnel, les cadres perdent leur motivation et leur sentiment d’utilité.
L’absence de responsabilisation à chaque niveau nuit à la performance et à l’innovation.
Le climat de travail est dégradé, il y a la frustration et démotivation des agents subalternes, brimés dans leurs compétences et un manque de confiance et de collaboration s’installe entre les différents niveaux hiérarchiques. Les risques de corruption et de favoritisme se développent et le circuit décisionnel opaque et centralisé favorise les passe-droits et les abus de pouvoir. La concentration du pouvoir entre les mains du seul ministre le rend vulnérable aux influences et à la corruption.
Dans notre pays depuis plusieurs décennies, il y a l’encouragement d’une culture de l’assistanat. Les citoyens, habitués à s’adresser directement au ministre, ne font pas confiance aux autres agents. Cette culture d’assistanat déresponsabilise les citoyens et entrave l’émergence d’une administration efficace. Les parents et les communautés des hauts cadres sont les premiers à exiger l’assistanat.
Pour changer cette situation, il faut renforcer les capacités des cadres et responsabiliser à chaque niveau.
Décentraliser le processus décisionnel et clarifier des rôles.
Mettre en place une communication transparente et un système correct de suivi des dossiers.
Sensibiliser les citoyens à l’importance de respecter la voie hiérarchique.
Conclusion: Le respect de la voie hiérarchique est essentiel pour une administration efficace, responsable et transparente. Le nouveau gouvernement doit s’atteler à corriger ce dysfonctionnement pour améliorer la qualité des services publics et restaurer la confiance des citoyens.
En plus des problèmes cités, le non-respect de la voie hiérarchique peut également créer des tensions et des conflits entre les différents niveaux hiérarchiques.
Affaiblir l’autorité du ministre et nuire à son image.
Encourager la bureaucratie et les lenteurs administratives.
Démotiver les agents et les inciter à ne pas respecter les dispositions administratives.
Il est donc crucial de mettre en place des mesures concrètes pour restaurer le respect de la voie hiérarchique et garantir un fonctionnement optimal de l’administration guinéenne.
Le non-respect de la voie hiérarchique est devenu une situation très alarmante dans notre pays qui doit vraiment cesser. On a l’impression que tout est réglé par le »ministre » et les autres cadres du département n’ont pas leur raison d’être. Une grande plaie qui assaille notre administration. Chacun veut voir le ministre comme si les autres cadres n’existent pas pourtant il y a bien un échelon à suivre dans le traitement des dossiers.
Au nom du peuple de Guinée !
Oumar Diabaté Lalmas
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