Ce mardi 10 septembre a été marqué par une vive animation à Conakry ainsi que dans de nombreuses capitales et grandes villes du continent africain. Un sujet unique dominait les conversations : le premier débat décisif entre Donald Trump et Kamala Harris, les deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine. Certains sont rentrés tôt chez eux, tandis que d’autres ont rejoint des amis dans des lieux publics pour suivre ce débat, diffusé tard dans la nuit, vers 2 heures du matin GMT. Malgré l’horaire tardif, beaucoup ont veillé pour assister à ce duel télévisé retransmis depuis le National Constitution Center de Philadelphie, en Pennsylvanie.
On aurait presque dit que ce débat se déroulait entre deux candidats à la présidence d’un pays africain tant l’implication des citoyens était forte. Comme l’a si bien résumé un observateur : « Un président américain n’est plus élu seulement pour les États-Unis, mais pour l’ensemble de la planète. Un mauvais choix à la Maison Blanche pourrait avoir des répercussions mondiales. »
Un affrontement télévisé captivant
Le débat, qui a duré 90 minutes, a été structuré en trois parties. Kamala Harris et Donald Trump ont chacun présenté leur vision pour l’avenir, abordant des sujets cruciaux tels que la guerre en Ukraine, les conflits en Palestine et en Afghanistan, ainsi que les défis du terrorisme en Afrique. Au-delà des programmes, les observateurs africains ont aussi pu évaluer leur capacité à argumenter, à réagir sous pression et à incarner une vision économique et politique pour les États-Unis et le monde entier.
Cet échange a permis aux Africains de mieux comprendre les enjeux de cette élection et de se forger une opinion éclairée sur les différents candidats. Les discussions dans les cafés et autres lieux publics ont été particulièrement animées, parfois même tendues, certains républicains et démocrates africains se querellant sur les sujets débattus, allant même jusqu’à des menaces verbales, dépassant parfois les limites du respect et des faits.
Un débat sous haute tension
Si ce face-à-face a permis un échange d’idées constructif, il n’en demeure pas moins que des pratiques généralement jugées inacceptables ont marqué cette confrontation, telles que des attaques personnelles, des généralisations abusives et des manipulations de faits. Les interruptions constantes ont mis à rude épreuve les journalistes modérateurs, qui ont dû rappeler à l’ordre les candidats à plusieurs reprises.
Ce débat a néanmoins offert un moment démocratique essentiel, où les citoyens africains, tout comme les Américains, ont pu évaluer les projets de chaque candidat et se faire une idée de celui qui serait le plus à même de répondre aux enjeux actuels. Les deux protagonistes se sont opposés sur des sujets brûlants, tels que la migration, l’économie, le droit à l’avortement et la politique internationale, notamment sur la Palestine et l’Ukraine.
Qui a gagné ce débat ?
La question de savoir qui a dominé ce débat reste complexe et dépend de nombreux facteurs. Beaucoup d’observateurs africains ont été impressionnés par Kamala Harris, qui a démontré un charisme certain, une grande maîtrise de ses émotions et une capacité à improviser. Ses propos sur l’économie, la gestion de la pandémie et la démocratie américaine ont marqué les esprits. En revanche, Donald Trump, jugé plus morose et moins incisif que d’habitude, a semblé avoir perdu de son énergie habituelle, ce qui a déstabilisé certains de ses partisans.
Un observateur a résumé l’impression générale : « Kamala Harris, plus jeune et plus dynamique, a su imposer sa présence face à un Trump figé et visiblement marqué par l’âge. »
Une leçon pour les débats africains
Les médias africains pourraient tirer plusieurs enseignements de ce débat télévisé. Le respect des règles de temps de parole, l’impartialité des modérateurs et la répartition équitable des questions sont des pratiques à encourager pour élever le niveau des débats en Afrique. Les échanges entre Kamala Harris et Donald Trump, bien que parfois tendus, ont tout de même offert un spectacle captivant où les idées et les visions pour l’avenir ont été au cœur des discussions.
Kamala Harris, grâce à son approche énergique et sa capacité à défendre ses positions avec clarté, a sans doute marqué des points auprès d’une audience internationale, dont une grande partie d’Africains. Donald Trump, en revanche, a déçu certains de ses partisans, se montrant moins incisif et plus hésitant que lors de ses précédents débats.
À l’issue de ce face-à-face, les observateurs africains se demandent si un second débat offrirait à Trump une chance de redresser la barre. Mais pour l’instant, Kamala Harris semble avoir pris l’avantage, du moins dans les sondages.
Oumar Lalmas Diabaté
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