Le 22 mai 2024, le ministère de l’Information et de la Communication (MIC), dirigé par le Ministre Fana Soumah, a pris la décision de retirer les agréments de diffusion de cinq médias guinéens : FIM FM, Espace FM, Sweet FM, Djoma FM et Djoma TV. Cette décision, motivée par le « non-respect du contenu des cahiers de charge », selon le communiqué officiel, a suscité de vives réactions et interrogations, tant au sein de la société civile qu’au niveau des acteurs médiatiques.
De la forêt à la basse en passant par la moyenne et haute Guinée certaines stations vont disparaître sur les radios. La fermeture de ces médias prive une partie de la population guinéenne d’accès à l’information et à des opinions diverses. Cela peut fragiliser le processus démocratique en cours et limiter le débat public. Cette fermeture, sans procédure judiciaire contradictoire claire, est perçue par certains comme une restriction de la liberté de la presse et d’expression, principes fondamentaux d’une démocratie. Cela pourrait avoir un effet dissuasif sur le travail des journalistes et limiter la diversité des opinions exprimées dans le paysage médiatique guinéen.
La disparition de ces médias que nous considérons comme les meilleurs pourrait appauvrir la diversité des médias en Guinée et réduire le choix pour les consommateurs. Considérés aussi comme des radios populaires écoutées par une large frange de la population, cela réduirait l’accès à l’information pour certains citoyens, en particulier dans les zones rurales. Cela pourrait entraver leur capacité à s’informer, se former et à participer à la vie économique et démocratique.
La fermeture des médias entraîne inévitablement des pertes d’emplois pour les journalistes et techniciens qui y travaillaient. Cela peut aggraver la précarité dans un secteur déjà fragile.
Certains acteurs s’interrogent sur le respect des procédures légales dans le cadre de cette décision et sur le rôle du ministère de l’Information, qui s’apparente à une forme de régulation des médias, ce qui pourrait contrevenir aux prérogatives de la Haute Autorité de la Communication (HAC).
La décision du MIC soulève des questions quant à la répartition des rôles et des responsabilités entre la HAC et le ministère dans la régulation des médias en Guinée. La HAC, en tant qu’autorité indépendante, est censée garantir le pluralisme médiatique et la liberté d’expression. Le rôle du MIC, quant à lui, est davantage axé sur la mise en œuvre de la politique de communication du gouvernement.
Le processus ayant conduit à la décision du MIC a été critiqué par certains pour son manque de transparence et de respect des procédures légales. Un examen indépendant du processus serait nécessaire pour garantir le respect des droits des médias concernés et des principes d’équité.
En conclusion :
La suspension des agréments de ces cinq médias de notre pays suscite des inquiétudes légitimes quant à son impact sur la liberté de la presse, le pluralisme d’expression et le paysage médiatique en Guinée. Il est crucial que les autorités guinéennes, en particulier la HAC et le MIC, clarifient les fondements juridiques de cette décision.
Il est crucial d’engager un dialogue ouvert et inclusif entre les autorités, les acteurs médiatiques et la société civile pour trouver des solutions qui préservent à la fois la liberté de la presse et le respect des principes de régulation des médias. L’accent doit être mis sur le renforcement des mécanismes de régulation indépendants et transparents, tout en garantissant le droit à l’information et la liberté d’expression pour tous les citoyens guinéens.
Au nom du peuple de Guinée
Oumar Lalmas Diabaté
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