Le conflit opposant la jeunesse de Foulata, un district sise dans la zone aurifère de Siguiri, à la Société Aurifère de Guinée (SAG) et ses sous-traitants persiste toujours. Des langues fourchues indexent les autorités de cette société qui manqueraient de volonté. Même si elle vient de ratifier un protocole d’accord avec la Communauté FOULATA pour dit-on améliorer les conditions de vie pénible de la jeunesse de cette localité en créant des emplois au profit de cette dernière. La question qui taraude les esprits est de savoir si cet autre protocole d’accord sera respecté par la SAG.
Visiblement soulagé mais toujours dubitatif, le porte-parole de la jeunesse de Foulata , Amara Camara ne tarit pas d’éloges vis-à-vis de la presse qui selon, a joué un rôle impartial et objectif pour aboutir au dénouement de ce différend du moins pour le moment: « Cette situation avec la SAG avait été traitée en août dernier. Nous ne pouvons que remercier la presse guinéenne pour le travail acharné qu’elle a bien voulu accomplir pour non seulement baisser les tensions entre la SAG et nous de la communauté mais aussi, en faisant preuve d’impartialité comparativement aux autorités préfectorales. Encore une fois, les journalistes guinéens nous ont fait savoir que nous sommes désormais condamnés à cohabiter avec la SAG et l’ensemble de ses sous-traitants. Ceci, en résolvant nos conflits à l’interne et à l’amiable.》
Et, il ne manque pas de mettre en exergue l’attente nourrie par sa communauté par rapport au rôle que devaient jouer les autorités locales dans la résolution de cette crise. « … on comptait beaucoup sur l’implication effective des autorités locales pour éradiquer ce fléau dans notre communauté.» fait-il entendre.
Amara Camara a fait savoir que les disputes et malentendus entre la SAG et sa communauté sont partis du non-respect des engagements de cette société aurifère. D’après notre interlocuteur, l’arrivée des sous-traitants, notamment LAGUIPRES SA, a également envenimé la situation.
Et d’expliquer qu’avant l’implantions de la MOTANGUINE par la SAG pour ses travaux miniers, un protocole d’accord avait été signé pendant le mois d’août dernier. Et ce protocole stipulait que la communauté de Foulata devrait être privilégiée dans les emplois.
Hélas ! L’entreprise MOTANGUINE est encore en train de recruter ses employés ailleurs, a-t-on appris sur le terrain.
«Nous avons été à la SAG pour leur rappeler de revoir la situation pour éviter que les crises ne naissent. Et c’est maintenant qu’il faut commencer à les régler pour le bien de tous. Ils avaient pourtant promis de bien reprendre les choses en janvier 2022. Malheureusement, à date, aucune action concrète », regrette le porte-parole de la jeunesse de FOULATA.
Après ce manque de considération, la jeunesse de Foulata se montre encore plus indulgente pour ne pas en venir à la main malgré le refus catégorique de la SAG de collaborer nous confie-t-on.
A la SAG, apprend-on, «Une autre société minière dénommée SACKO a déjà embauché plus de 300 chauffeurs camions Benne. Parmi eux aucun fils de FOULATA. Ces recrutements « discriminatoires » amènent à s’interroger sur le respect du récent protocole d’accord signé entre la SAG et la Communauté FOULATA ?
Comme justification d’après Amara Camara, les sociétés de sous-traitances avancent à titre de prétexte qu’il leur faut des agents qualifiés venant de Maleya tout comme ceux de Boké qui, selon elles, posséderaient des atouts contrairement à la société SACKO où il y aurait des emplois pour tous, qualifiés ou non.
Quant à l’adjoint du chef de village, Souleymane Keita, il ne décolère pas lorsqu’il déclare que « Ces actes prouvent combien de fois la SAG est cruelle envers la jeunesse de FOULATA malgré tous les dégâts causés par les travaux.»
Visiblement offusqué, Souleymane Camara explique : «J’ai fait 1 mois 15 jours de prison pour la même cause. Ils nous ont demandé de ne plus nous battre parce que l’usine de la SAG est trop proche. Par conséquent, toutes nos maisons sont fissurées, voire lézardées par des activités de dynamitage.
Sans pour autant compter la quantité de poussière qui s’abat sur la ville, sur nos champs qui sont davantage pollués. Malgré tous ces dégâts, nous n’avons demandé que de l’emploi pour notre jeunesse qui est encore plus difficile à acquérir.
Aux dires du doyen Camara, «Les dirigeants de la SAG ne sont pas des hommes de parole et dignes de confiance. La bagarre est le seul langage qu’ils comprennent bien qu’elle nous soit interdite…》
Voilà les dures réalités auxquelles sont confrontés les habitants de Foulata. Dépités, ils relatent à la presse leur calvaire dans l’espoir d’être entendus à une dimension plus élargie qui leur portera secours un jour.
Abdoulaye NDIAYE et Aboubacar Soumah