Le journaliste Idriss Yaya de la Radio Communautaire de Mongo a été tué par balles, ainsi que son épouse et leur petit garçon, le 1er mars à Djondjol dans le sud du Tchad. Reporters sans frontières (RSF) condamne ce crime ignoble qui ne peut rester impuni, demande aux autorités de traduire les responsables en justice et de protéger les journalistes.
Neuf personnes sont entrées dans le domicile d’Idriss Yaya, le 1er mars, situé dans le village de Djondjol, à 12 kilomètres de la ville de Mangalmé, dans le sud du Tchad. L’une d’entre elles a abattu le journaliste ainsi que son épouse et leur fils de quatre ans.
En raison de sa couverture des conflits régionaux intercommunautaires qui ont déjà fait des centaines de morts, le journaliste avait déjà été menacé et agressé. Selon les informations de RSF, le journaliste a été assassiné après que son nom ait été mentionné sur la page Facebook du journal Le Référent, comme étant la source d’une information sur l’acquisition illégale d’armes par des membres de la communauté ethnique des Moubis.
Le gouverneur de la province du Guéra a déclaré, selon les informations recueillies, que les premiers résultats de l’enquête de police révèlent que les neuf personnes avaient prémédité le meurtre. Arrêtées le 2 mars, elles sont, à ce jour, toujours interrogées afin que la police puisse déterminer toutes les responsabilités dans ce drame.
“L’assassinat du journaliste Idriss Yaya et de sa famille rappelle cruellement les terribles dangers auxquels les professionnels des médias sont confrontés dans les régions du sud, mais aussi du centre du Tchad, où sévissent de fréquents conflits intercommunautaires. Les journalistes de ces régions sont régulièrement visés par des attaques physiques. Cette fois, le pire s’est produit. Il est crucial que l’enquête aboutisse rapidement à l’identification des responsabilités et au jugement de tous les responsables de ce crime odieux. Nous appelons également les autorités à prendre des mesures fortes pour protéger les journalistes exerçant dans ces zones difficiles.”
Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF
Comme dans le reste du Sahel, où règne une insécurité grandissante, les journalistes sont exposés à de nombreux risques sécuritaires au Tchad. Récemment, fin février 2024, le coordinateur général du site d’information Alwihdainfo, Malick Mahamat Tidjani a été renversé par des hommes à moto puis passé à tabac à N’Djaména, la capitale.
Le Tchad occupe la 109e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023.