Si on maintenait l’ancienne ossature du gouvernement, il serait important de revoir la structure actuelle du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation en ajoutant des organes qui lui manquaient pour son bon fonctionnement à savoir : l’office du baccalauréat de Guinée et la direction générale des écoles privées.
1- Mise en place d’un office national du baccalauréat de Guinée avec un conseil d’administration.
Actuellement, c’est une direction générale des examens qui prétend organiser les examens en Guinée. Une Direction sans structure officielle, en conflit de compétences avec l’inspection générale de l’éducation, le cabinet du ministre, les DCE et DPE à cause de manque de statut, d’organisation et de fonctionnement. En fait, c’est une direction figurative.
2- Création d’une direction générale des écoles privées avec pouvoir d’appréciation des différentes nominations et recrutements des directeurs et enseignants des écoles privées. Présentement, ce rôle est attribué à un service au MEPU-A.
En principe, pour être nommé directeur d’une école primaire, il faut avoir le diplôme de l’ENI ou être titulaire au minimum du baccalauréat. Pour gérer le collège ou le lycée, il faut avoir au minimum la licence. Mais malheureusement, sur le terrain, nous constatons que beaucoup d’écoles seraient dirigées par des analphabètes proches des fondateurs d’écoles. Puisque pour la majorité des fondateurs, pas tout le monde, l’école est une boutique dont les marchandises sont des élèves qui y étudient. Par conséquent, la formation n’est pas une priorité. Les heures de cours sont réduites afin de réduire la masse salariale des enseignants. Le français 8h par semaine est réduit à 6h voire même 4h par semaine dans certaines écoles privées. Les heures sont mal payées. 15000f dans certaines écoles. Des matières comme la Physique, la Chimie, et la Biologie n’y sont plus enseignées à partir de la 11 ème année, série littéraire, 12ème année Sciences sociales et terminale sciences sociales alors que officiellement, ces matières ne sont pas supprimées dans le système éducatif. Elles sont fondamentales en termes de formation et de culture générale.
En fait, les Directeurs des écoles et les enseignants des écoles privées doivent être, respectivement, nommés et recrutés ; limogés ou renvoyés par les fondateurs après l’avis favorable du Directeur Générale des écoles.
Avant de nommer un directeur d’école, avant de recruter un enseignant, le fondateur remonte les dossiers à la direction générale des écoles privées pour appréciation. La même règle est respectée pour limoger ou renvoyer un enseignant. Pour ce faire, le recensement biométrique des élèves et enseignants des écoles privées est nécessaire. Cela nous permettra de contrôler le mouvement des élèves et enseignants dans les écoles privées. Un élève licencié ou un enseignant radié ne pourra plus étudier ou servir dans une autre école après la biométrie. Il sera facilement repérable.
Il faut rappeler qu’à Ratoma seulement, on a plus de 1000 écoles privées et à Matoto, plus de 800 écoles privées. C’est pourquoi, plus de 60% des élèves de Conakry étudient dans les écoles privées. Plus de 90% des enfants des cadres de l’administration en général, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation en particulier, étudient dans les écoles privées. Mais cette pyramide est renversée à l’enseignement supérieur. Plus de 90% des bacheliers optent pour les universités publiques par rapport aux universités privées. Pourquoi?
N’Valy Condé, le Philosophe