MINUSMA/Gema Cortes
Un Casque bleu patrouille dans un village dans la région de Mopti, au Mali.
Les Nations Unies ont annoncé, lundi soir dans un communiqué, l’ouverture d’une enquête sur les circonstances précises des attaques qui ont occasionné la mort de plus d’une centaine de civils dans les régions de Bandiagara et Gao, au Mali.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a condamné avec vigueur ces « actes odieux » qui constituent des atteintes graves au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire.
« En application de son mandat relatif aux droits de l’homme, la MINUSMA diligentera une enquête sur les circonstances précises de ces attaques », a indiqué la Mission onusienne, relevant qu’il s’agira « de soutenir les autorités maliennes compétentes dans leurs efforts visant à̀ identifier et à traduire en justice les auteurs de ces actes odieux ».
Plus de 130 civils ont été tués dans le centre du Mali lors d’attaques attribuées à des djihadistes affiliés à Al-Qaïda, un des pires massacres connus par le pays et le dernier en date d’une série de tueries en cours à travers le Sahel. Le gouvernement a fait état lundi 20 juin de 132 morts qu’il a imputés à la Katiba Macina du prédicateur peul Amadou Kouffa, affiliée à Al-Qaïda.
Le colonel Assimi Goïta a décrété trois jours de deuil national
« La MINUSMA a appris avec consternation les attaques perpétrées par des groupes extrémistes contre plusieurs villages de la région de Bandiagara, dans le Centre du Mali, les 18 et 19 juin 2022 », a indiqué l’ONU, précisant que plus d’une centaine de civils ont été́ tués. Et plusieurs habitations ainsi que des magasins ont été incendiés. « Ces attaques ont aussi provoqué le déplacement forcé de plusieurs centaines de civils », a affirmé la mission onusienne.
Les médias ont rapporté des scènes de tueries par des hommes en armes à Diallassagou et dans deux localités environnantes du cercle de Bankass dans le centre du pays, l’un des principaux foyers de la violence qui ensanglante le Sahel depuis des années. « De même, la Mission a aidé́ à l’évacuation de blessés vers la ville de Sévaré », a fait remarquer l’ONU.
Selon la MINUSMA, d’autres « dispositions concrètes « sont envisagées en appui aux efforts des autorités maliennes visant à̀ assister les populations et à renforcer leur sécurité́. De façon plus générale, la Mission poursuivra « l’action engagée pour aider à̀ la stabilisation du Centre du Mali », qui est « l’une de ses priorités stratégiques ».
A la suite de ces événements tragiques, le Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, a décrété lundi trois jours de deuil national.
Des attaques à Gao ont également causé la mort de dizaines de civils
Par ailleurs, la Mission onusienne a fait état d’autres attaques, qui ont également eu lieu dans plusieurs localités de la région de Gao, causant « la mort de dizaines de civils, ainsi que des déplacements de populations fuyant l’insécurité́ ».
Parmi les mesures spécifiques en cours pour faire face à̀ la recrudescence d’attaques contre les populations civiles dans la région de Gao, l’ONU entend s’inscrire dans le prolongement d’actions lancées il y’a de cela plusieurs semaines. Celles-ci ont été mises en place « après que les groupes extrémistes ont commis de graves exactions dans la région, en particulier dans le cercle d’Ansongo».
Plus largement, la MINUSMA a insisté sur sa détermination « à apporter tout autre appui dont les autorités maliennes auraient besoin, y compris le déploiement de moyens supplémentaires dans les zones affectées par la violence ». « Il est plus que jamais nécessaire d’intensifier les efforts pour assurer une meilleure protection des populations civiles et, à cet effet, de mobiliser toutes les ressources disponibles et d’assurer leur utilisation judicieuse », a conclu dans un communiqué, Olivier Salgado, porte-parole de la MINUSMA.