© CDC/Cynthia S. Goldsmith
La variole du singe est une infection dangereuse similaire à la variole.
Alors que les stocks et l’approvisionnement des sérums sont limités, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU ne préconise pas, à ce stade, une vaccination de masse contre la variole du singe.
« L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne recommande pas la vaccination de masse contre la variole du singe », a déclaré le Directeur général de l’agence onusienne, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une confèrence de presse régulière à Genève. Dans les quelques endroits où des vaccins sont disponibles, ces sérums doivent être utilisés pour protéger les personnes qui pourraient être exposées, comme le personnel soignant et le personnel de laboratoire, a détaillé l’OMS.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, il existe des antiviraux et des vaccins approuvés pour la variole du singe, mais leur approvisionnement est « limité ». En attendant, l’OMS met actuellement au point un mécanisme de coordination pour la distribution des fournitures en fonction des « besoins de santé publique et de l’équité ».
Le risque que le virus s’installe dans des pays non endémiques était réel, mais évitable
« La vaccination post-exposition, idéalement dans les quatre jours suivant l’exposition, peut être envisagée par certains pays pour les contacts étroits à plus haut risque, comme les partenaires sexuels, les membres de la famille du même foyer et les agents de santé », a poursuivi le Dr Tedros, relevant que l’apparition soudaine et inattendue de la maladie dans plusieurs pays non endémiques suggère qu’il pourrait y avoir eu une transmission non détectée pendant un certain temps. « Combien de temps, nous ne le savons pas », a-t-il dit.
Pour le Directeur général de l’OMS, le risque que la variole du singe s’installe dans des pays non endémiques est réel. « Mais ce scénario peut être évité », a fait valoir le Dr Tedros, tout en rappelant les inquiétudes de l’OMS « pour les groupes vulnérables, notamment les enfants et les femmes enceintes ».
Dans ces conditions, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU exhorte les pays touchés à tout mettre en œuvre pour identifier tous les cas et les contacts afin de contrôler cette flambée et d’empêcher la propagation ultérieure de la variole du singe.
Plus de 1.000 cas de variole du singe dans les pays non endémiques
Plus de 1.000 cas de variole du singe confirmés en laboratoire ont été signalés par 29 pays non endémiques. Jusqu’à présent, aucun décès n’a été signalé dans ces pays.
Pour le moment, des cas ont été signalés principalement, mais pas uniquement, chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. « Certains pays commencent maintenant à signaler des cas de transmission communautaire apparente, y compris certains cas chez des femmes », a précisé le Dr Tedros.
Plus largement, l’OMS s’est inquiétée du fait que la maladie se propage dans des pays où elle n’a jamais été observée auparavant. « Dans le même temps, nous devons nous rappeler que jusqu’à présent cette année, il y a eu plus de mille quatre cents cas suspects de variole du singe en Afrique, et 66 décès », a fait valoir le Dr Tedros, rappelant que ce « virus circule et tue en Afrique depuis des décennies ».
La même préoccupation, les mêmes soins et le même accès aux outils pour se protéger
Une façon pour le patron de l’OMS de s’insurger contre ce « reflet malheureux du monde dans lequel nous vivons ». « La communauté internationale ne prête attention à la variole du singe que parce qu’elle est apparue dans des pays à hauts revenus », a regretté le Chef de l’OMS ajoutant que les « communautés qui vivent chaque jour avec la menace de ce virus méritent la même préoccupation, les mêmes soins et le même accès aux outils pour se protéger ».
Plus globalement, l’OMS estime qu’il existe des « moyens efficaces » pour les gens de se protéger et de protéger les autres. A ce sujet, les personnes présentant des symptômes doivent s’isoler chez elles et consulter un agent de santé. « Les personnes qui partagent un foyer avec une personne infectée doivent éviter tout contact étroit », a conseillé le Dr Tedros.
Pour aider les pays, l’OMS a d’ailleurs publié des directives sur la surveillance de la variole du singe et la recherche des contacts, les tests de laboratoire et le diagnostic. Dans les prochains jours, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU publiera des directives sur les soins cliniques, la prévention et la lutte contre l’infection, la vaccination et d’autres directives sur la protection des communautés.