5 façons dont les partenariats de maintien de la paix de l’ONU favorisent la paix et le développement

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Photo ONU/Eskinder Debebe
Des soldats de la paix de la MINUSCA, la mission des Nations Unies en République centrafricaine, patrouillent dans la capitale Bangui.

Chaque jour, les soldats de la paix des Nations Unies travaillent pour protéger des millions de personnes vulnérables dans des endroits de plus en plus dangereux, dans les contextes politiques les plus fragiles du monde.

Qu’il s’agisse de protéger les civils dans les zones déchirées par la guerre, de renforcer la cohésion sociale, d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire en toute sécurité, de reconstruire les infrastructures ou de fournir des moyens de subsistance aux communautés démunies, les Casques bleus travaillent avec des partenaires locaux et internationaux pour créer les conditions nécessaires à des solutions politiques et au développement durable.

À l’approche de la Journée internationale des Casques bleus des Nations Unies (29 mai), qui a pour thème cette année « Ensemble pour la paix  : Le pouvoir des partenariats », voici cinq façons dont les partenariats de maintien de la paix favorisent le changement.

1. Faire avancer l’action pour le climat

En décembre 2021, la région de l'Unité du Soudan du Sud a connu ses pires inondations en 60 ans,
MINUSS
En décembre 2021, la région de l’Unité du Soudan du Sud a connu ses pires inondations en 60 ans,

Le changement climatique exacerbe le risque de conflit et rend le relèvement plus difficile. L’augmentation de la sécheresse, de la désertification, des inondations, de l’insécurité alimentaire et de la pénurie d’eau et d’énergie dans de nombreuses régions du monde, rend plus difficile la reconstruction des communautés touchées par les conflits. Les opérations de maintien de la paix de l’ONU se trouvent en première ligne de ces crises.

La MINUSS au Soudan du Sud : Lutter contre la montée des eaux

En décembre 2021, 70% de l’Etat de l’Unité au Soudan du Sud a été submergé par les eaux, suite aux pires inondations depuis 60 ans.

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), en partenariat avec des organisations humanitaires et les autorités locales, a pris des mesures immédiates. Des soldats du génie du Pakistan ont construit 70 kilomètres de digues pour protéger la ville de Bentiu, les camps de familles déplacées, l’aéroport et les routes qui fournissent un accès vital pour l’aide humanitaire et le commerce.

Le 4 janvier 2022, la MINUSS et ses partenaires ont célébré 100 jours consécutifs de lutte contre la montée des eaux. Dans un véritable effort collectif, les familles déplacées ont surveillé le périmètre, vérifiant les fissures dans les digues de boue.

Réfléchissant à l’effort remarquable de tous les partenaires impliqués, le chef du bureau local de la MINUSS à Bentiu, Hiroko Hirahara, a expliqué : « Ce que je peux vous dire avec fierté, c’est que tout le monde s’est réuni. Je veux dire, c’est ce qui fait la beauté des habitants de Bentiu : nous pouvons nous disputer ici, là, partout, mais une fois que la situation se présente, tout le monde se rassemble. Nous travaillons en solidarité. Je pense que nous faisons des progrès ».

2. Sur les lignes de front de la pandémie de Covid-19

Edouard Beigbeder, représentant de l'UNICEF RDC ( à gauche ) et Christophe Boulierac ( à droite ) lors du lancement de l'émission Okapi Ecole, le 26/04/2020
Radio Okapi
Edouard Beigbeder, représentant de l’UNICEF RDC ( à gauche ) et Christophe Boulierac ( à droite ) lors du lancement de l’émission Okapi Ecole, le 26/04/2020

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les soldats de la paix ont continué à protéger les civils de la violence et à maintenir la paix, tout en soutenant les réponses nationales à la pandémie.

La MONUSCO en République démocratique du Congo : Combattre la désinformation

Tout au long de la pandémie, la radio a été un canal essentiel pour diffuser des informations opportunes et précises sur la transmission de la Covid-19, la prévention, le traitement et les meilleures pratiques, en particulier dans les communautés locales. À une époque où la plupart des gens faisaient du télétravail en raison de l’augmentation des cas de Covid-19, l’animatrice de Radio Okapi de la MONUSCO, Jody Nkashama, était en studio, essayant d’arrêter la propagation en tenant les auditeurs informés.

« Nous avons bravé la peur pour fournir à plus de 24 millions d’auditeurs des informations fiables sur la pandémie, qui avait suscité diverses rumeurs et des pertes de vies, avec un impact négatif sur l’économie nationale », a-t-elle expliqué.

En plus de fournir des informations vitales et de combattre les fausses informations dangereuses sur le virus, Radio Okapi, qui est gérée par la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), a joué un rôle éducatif important pour les jeunes étudiants. Alors que des millions d’enfants n’ont pas pu aller à l’école en raison de l’obligation de rester à la maison, Radio Okapi est intervenue pour combler ce vide.

3. Soutenir les moyens de subsistance locaux

Au Soudan du Sud, le bétail est un élément vital pour de nombreuses familles, qui les aide à mettre de la nourriture sur la table, à répondre aux besoins nutritionnels et à éduquer leurs enfants.
MINUSS
Au Soudan du Sud, le bétail est un élément vital pour de nombreuses familles, qui les aide à mettre de la nourriture sur la table, à répondre aux besoins nutritionnels et à éduquer leurs enfants.

Pour que la paix soit durable, il faut aider les communautés touchées par le conflit à reconstruire leurs moyens de subsistance. Les Casques bleus organisent et financent des ateliers et des services de formation professionnelle et d’acquisition de compétences afin d’aider les communautés locales à générer des revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles.

La MINUSS au Soudan du Sud : Le bétail comme bouée de sauvetage

Au Soudan du Sud, un bétail en bonne santé n’est pas seulement un symbole de statut social, mais aussi une bouée de sauvetage pour de nombreuses familles, les aidant à mettre de la nourriture sur la table, à répondre aux besoins nutritionnels et à éduquer leurs enfants.

À Malakal, la clinique vétérinaire hebdomadaire est une tradition de longue date, rendue possible grâce aux Casques bleus indiens servant au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS). De 2006 à 2015, puis en 2018, après une interruption pendant l’intensification du conflit dans la région, les Casques bleus indiens ont offert des services vétérinaires gratuits et des formations aux agriculteurs locaux pour assurer la santé de leur bétail.

En l’absence d’autres vétérinaires traitant les animaux à Malakal, les services vétérinaires de la MINUSS ont sauvé des vies et des moyens de subsistance.

« Aider les gens à conserver leurs moyens de subsistance contribue grandement aux efforts de consolidation de la paix dans cette jeune nation », a déclaré le lieutenant-colonel Phillip Varghese.

4. Renforcer la capacité nationale à maintenir la paix et la sécurité

La mission des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) s'efforce de réduire l'influence des groupes armés illégaux.
MINUSCA/Leonel Grothe
La mission des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA) s’efforce de réduire l’influence des groupes armés illégaux.

Les missions de maintien de la paix travaillent avec les gouvernements hôtes afin de construire et d’améliorer les capacités nationales de maintien de la sécurité, de l’ordre public et des mécanismes de police et de justice efficaces.

La MINUSCA en République centrafricaine : Faire régner la paix

En mars 2022, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a lancé l’opération « Zia siriri ni Akomandé », (« faire régner la paix ») dans le nord-ouest du pays.

L’opération vise à réduire l’influence des groupes armés illégaux et l’impact des engins explosifs par une augmentation des patrouilles et des missions de reconnaissance aérienne.

Travaillant en étroite collaboration avec les communautés locales et l’armée nationale, les Casques bleus effectuent des patrouilles afin d’évaluer la situation en matière de sécurité et de connaître les préoccupations des communautés locales. Au cours des dernières patrouilles, les communautés ont souligné le manque de fournitures médicales et d’accès aux écoles.

En réponse, les Casques bleus ont fourni quotidiennement de l’eau potable, des fournitures scolaires et des équipements sportifs, ainsi qu’une assistance médicale gratuite, notamment pour les femmes et les enfants. Des routes ont également été réhabilitées pour améliorer les conditions de vie et l’accès aux services.

« Le nombre d’incidents et d’attaques dans la zone a considérablement diminué au cours des dernières semaines, preuve que les actions de nos unités ont un réel impact », a indiqué le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo.

5. Soutenir les femmes et les jeunes dans la construction d’une paix durable

 

Le leadership des femmes et des jeunes est crucial pour façonner les solutions qui ont un impact sur les vies et qui mènent à la paix et au développement. Les opérations de maintien de la paix de l’ONU soutiennent l’engagement significatif des femmes et des jeunes pour s’assurer que leurs priorités sont au cœur des décisions politiques et de sécurité.

L’UNFICYP à Chypre : De l’étranger à l’ami

Des décennies de conflit ont divisé les communautés chypriotes grecque et turque. En 2021, un projet facilité par la Force des Nations Unies à Chypre (UNFICYP) et parrainé par l’ambassade des Pays-Bas a contribué à rapprocher les femmes des deux communautés, grâce à une tradition séculaire : le tissage.

L’initiative des femmes de Klotho a créé des projets sur le métier à tisser qui ont permis à des femmes chypriotes grecques et turques d’âges différents d’échanger leurs connaissances en matière de tissage.

« Au début, nous nous sentions comme des étrangères, mais grâce à cette collaboration bicommunautaire, nous avons appris à savoir que nous sommes les mêmes », a expliqué Hande Toycan, une Chypriote turque. « En nous rencontrant, en apprenant à connaître la vie et les habitudes des uns et des autres, nous allons lentement ouvrir la voie à la paix ».

« Jusqu’à présent, je n’avais aucun contact avec les Chypriotes turcs », déclare la Chypriote grecque Flora Hadjigeorgiou. « La première fois que je suis entrée en contact avec un Chypriote turc, c’est grâce au projet Klotho. À l’âge de 65 ans »

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