Au troisième trimestre de 2021, le commerce international de marchandises a encore atteint de nouveaux sommets, après ceux enregistrés au cours du premier semestre de cette année, a indiqué mardi la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), relevant que de manière générale, la croissance du commerce mondial est restée forte en 2021.
Dans son nouveau rapport, l’Agence onusienne basée à Genève justifie ce niveau record du commerce mondial par les sommets enregistrés au troisième trimestre par les prouesses des transactions records des biens, qui sont évaluées à environ 5.600 milliards de dollars. De son côté, celui des services s’est élevé à environ 1.500 milliards de dollars.
D’un trimestre à l’autre, la croissance du commerce des biens a été d’environ 0,7 %, tandis que celle des services a été d’environ 2,5 %. D’une année sur l’autre, le taux de croissance du commerce des biens reste nettement supérieur à celui des services (22 % contre 6 %).
D’une manière générale, bien que le commerce mondial se stabilise, la croissance du commerce d’un trimestre à l’autre était encore positive au troisième trimestre 2021. La valeur du commerce mondial des biens et services a ajouté environ 1% au niveau déjà élevé du trimestre précédent.
Le plein effet du déconfinement des économies et des plans de relance
La croissance du commerce mondial était d’environ 24 % au troisième trimestre (T3), en glissement annuel, ce qui est nettement supérieur aux niveaux d’avant la pandémie, avec une hausse d’environ 13 % par rapport au T3 de 2019.
Plus globalement, le déconfinement des économies et les plans de relance ont exercé leur plein effet. Et dans l’ensemble, l’année 2021 devrait être une année faste pour le commerce international.
Selon la CNUCED, le commerce mondial devrait donc atteindre environ 28.000 milliards de dollars en 2021 dont 22.000 milliards de dollars pour le commerce des services. Il s’agit d’une augmentation de 11 % par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie.
Le détail du rapport montre que la valeur du commerce mondial des biens et des services devrait augmenter d’environ 5.200 milliards de dollars par rapport à 2020. Ce qui équivaut à une augmentation d’environ 23 %. « La tendance positive du commerce international en 2021 est en grande partie le résultat de la forte reprise de la demande due à l’atténuation des restrictions liées aux pandémies, aux plans de relance économique et à la hausse des prix des matières premières », a fait valoir la CNUCED.
Les produits liés à l’énergie ont connu la plus forte croissance
La plupart des secteurs économiques ont ainsi bénéficié de cette embellie. La valeur du commerce des produits liés à l’énergie a connu la plus forte croissance, soutenue par la forte demande et l’augmentation du prix des combustibles fossiles. La croissance des échanges a également été supérieure à la moyenne dans de nombreux secteurs de produits de base, notamment les minéraux et les métaux.
En revanche, les échanges dans certains secteurs liés à la Covid-19 ont été plus modérés. La croissance du commerce des équipements de communication et de bureau a été relativement faible, tout comme celle du commerce des textiles et de l’habillement, en raison de la baisse de la demande d’équipements de protection individuelle. Le commerce lié aux secteurs de l’automobile a également été inférieur à la moyenne au T3 2021, tandis que le commerce du secteur des transports est resté négatif par rapport à 2019.
Les taux de croissance du commerce ont été très forts dans toutes les régions géographiques, bien que relativement atténués en Amérique du Nord, en Europe et en Asie de l’Est, notamment par rapport au T3 2020. La croissance des exportations a été plus forte dans les régions exportatrices de produits de base, car les prix de ces produits ont augmenté.
L’impact de la hausse des prix du fret maritime
Globalement, les flux commerciaux ont continué à augmenter plus fortement pour les pays en développement par rapport aux pays développés. Dans ces conditions, cela a des répercussions dans le ralentissement de la reprise économique.
Par exemple, la croissance économique de la Chine au troisième trimestre 2021 a été inférieure aux attentes et plus faible que lors des trimestres précédents. Des taux de croissance économique plus faibles que prévu se traduisent généralement par des tendances commerciales mondiales plus moroses.
En outre, de nombreuses économies, y compris celles de l’Union européenne, continuent de faire face à des perturbations liées à la pandémie de Covid-19.
Par ailleurs, la hausse des prix du fret maritime risque de ralentir la reprise mondiale, prévient la CNUCED, relevant l’impact des « perturbations des réseaux logistiques et de l’augmentation des coûts d’expédition ». « Les retards accumulés dans les principaux centres de la chaîne d’approvisionnement, qui ont caractérisé la majeure partie de l’année 2021, pourraient se poursuivre en 2022 et, par conséquent, avoir un impact négatif sur le commerce et remodeler les flux commerciaux à travers le monde », a souligné la CNUCED.
Selon la CNUCED, les prévisions pour 2022 restent très incertaines
Sur un autre plan, l’autre défi du commerce international a trait à la pénurie mondiale de semi-conducteurs. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’industrie des semi-conducteurs est confrontée à un vent contraire dû à des poussées imprévues de la demande et à des contraintes d’approvisionnement persistantes.
La pénurie de semi-conducteurs a déjà perturbé de nombreuses industries, notamment le secteur automobile. « Si elle persiste, cette pénurie pourrait continuer à affecter négativement la production et le commerce dans de nombreux secteurs manufacturiers », a indiqué la CNUCED, alertant sur la régionalisation des flux commerciaux et surtout « les tensions géopolitiques actuelles entre certaines des principales économies ». Celles-ci pourraient entraîner de nouvelles confrontations commerciales ayant des répercussions importantes sur les flux commerciaux internationaux.
Plus largement, si la croissance du commerce mondial a augmenté d’environ 1 % d’un trimestre à l’autre, « les prévisions pour 2022 restent très incertaines ».