De nouvelles prévisions saisonnières pour la Corne de l’Afrique, frappée en ce moment par la sécheresse, prévoient « une saison pluvieuse plus abondante dans de nombreuses parties de la région », a indiqué l’Organisation météorologique mondiale (OMM), relevant toutefois des prévisions à interpréter avec prudence.
Malgré ces prévisions de pluies abondantes, l’organisation onusienne invite les pays de la région à se préparer « tout de même aux pires scénarios ». D’autant que des températures supérieures à la normale pourraient être enregistrées dans le sud de la Tanzanie, dans la majeure partie du Kenya, en Éthiopie, à Djibouti, en Érythrée et dans le nord du Soudan. Dans le même temps, l’ouest du Soudan du Sud et le centre et le nord-est de l’Éthiopie devraient recevoir moins de pluie que d’habitude.
D’une manière générale, « les prévisions pour la période de mars à mai 2022 indiquent des chances accrues de précipitations supérieures à la normale », a souligné l’OMM.
L’agence onusienne s’attend à « des conditions plus humides que la moyenne dans la Grande Corne de l’Afrique au cours des trois prochains mois ».
Des prévisions favorables dans les parties méridionales et centrales de la région
Mais plus globalement, les parties méridionales et centrales de la région sont les plus susceptibles de recevoir plus de pluie que d’habitude à cette période de l’année.
Selon les prévisions, il s’agirait notamment du sud, du centre et du nord de la Tanzanie, l’est de l’Ouganda, le nord du Burundi, l’est du Rwanda, le sud et l’ouest du Kenya, l’est du Soudan du Sud, l’ouest de l’Éthiopie, quelques localités du sud et du sud-est de l’Éthiopie, ainsi que le sud et le nord de la Somalie.
La période de mars à mai constitue la partie importante de la saison des pluies, en particulier dans les parties équatoriales de la région où elle contribue jusqu’à 70% des précipitations annuelles totales.
« Étant donné que nous avons connu des précipitations inférieures à la moyenne au cours des trois dernières saisons, une saison plus humide que la normale ne signifie pas que la région se remettra immédiatement des impacts de la sécheresse, en particulier dans les parties orientales de la Corne », a déclaré dans un communiqué, le Dr Guleid Artan, Directeur du Centre de prévisions et d’applications climatiques de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
Ces prévisions saisonnières sont basées sur une analyse de plusieurs modèles climatiques mondiaux adaptées à l’Afrique de l’Est. Cependant, il est important de noter que les prévisions des modèles climatiques mondiaux ont une compétence relativement faible pendant la saison mars-avril-mai, a précisé l’OMM.
Cette saison pluvieuse ne compensera pas les effets de deux années de sécheresse
Tout en notant que les précipitations supérieures à la moyenne ne peuvent pas immédiatement compenser les effets de deux années de précipitations insuffisantes et d’une sécheresse persistante, le Dr Artan a appelé les États membres à investir dans des mesures et des mécanismes d’adaptation qui garantissent la résilience des communautés.
Après deux années de sécheresse persistante qui a déjà décimé le bétail et l’agriculture et miné la santé et le bien-être dans l’une des régions les plus fragiles du monde, « un nouvel échec des pluies » aurait « des conséquences socio-économiques massives » dans la Corne de l’Afrique.
Selon l’ONU, 12 à 14 millions de personnes sont menacées de famine en Éthiopie, au Kenya et en Somalie