Le laboratoire américain Merck a désormais le feu vert de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a recommandé mercredi sa pilule molnupiravir pour les patients atteints d’une forme légère de la Covid-19, mais qui présentent un risque élevé d’hospitalisation.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le molnupiravir est un traitement antiviral qui doit être administré rapidement après l’apparition des symptômes, et pris durant cinq jours afin d’empêcher le virus de se répliquer. Il s’agit d’un comprimé oral, qui est administré sous forme de quatre comprimés (800 mg au total) deux fois par jour pendant cinq jours.
« Le médicament doit être utilisé le plus tôt possible après l’infection, pour aider à prévenir l’hospitalisation », a souligné l’OMS.
Il s’agit du premier médicament antiviral oral à figurer dans les directives de traitement de la Covid-19. Comme il s’agit d’un nouveau médicament, l’OMS indique ne disposer que de peu de données sur son innocuité. Dans ces conditions, l’OMS recommande « une surveillance active de l’innocuité du médicament, ainsi que d’autres stratégies pour atténuer les inconvénients potentiels du traitement ».
Cette nouvelle recommandation de l’OMS est basée sur de nouvelles données issues de six essais contrôlés randomisés portant sur 4.796 patients, soit le plus grand ensemble de données sur ce médicament jusqu’à présent, détaille l’OMS dans un communiqué.
Les résultats de ces essais tendent à montrer que le molnupiravir réduit le risque d’admission à l’hôpital (43 admissions de moins pour 1000 patients à risque élevé) et le délai de résolution des symptômes (en moyenne 3,4 jours de moins).
Mise à jour de traitements à base d’anticorps monoclonaux
L’agence onusienne préconise ce traitement pour « les patients atteints de Covid-19 non sévère qui présentent le risque le plus élevé d’hospitalisation ». Il s’agit notamment des non-vaccinés, les personnes âgées, les immunodéprimés ou les personnes qui souffrent de maladies chroniques, selon l’OMS.
En revanche, « les patients jeunes et en bonne santé, y compris les enfants, et les femmes enceintes et allaitantes » ne devraient pas prendre le traitement. Les personnes qui prennent du molnupiravir doivent avoir un plan de contraception, et les systèmes de santé doivent garantir l’accès aux tests de grossesse et aux contraceptifs aux structures de soins.
Sur un autre plan, l’agence onusienne reconnaît que les problèmes de coût et de disponibilité associés au molnupiravir peuvent rendre son accès aux pays en développement difficile et exacerber les inégalités en matière de santé. « Des mesures ont été prises pour en améliorer l’accès, notamment la signature d’un accord de licence volontaire », a précisé l’OMS.
Par ailleurs, l’OMS recommande également un traitement combinant les anticorps monoclonaux de Regeneron (casirivimab et imdevimab) uniquement aux personnes dont il est confirmé qu’elles n’ont pas été contaminées par le variant Omicron. En effet, ces anticorps se sont révélés inefficaces contre le variant.
« Compte tenu de l’inefficacité de cette association de médicaments contre la variante Omicron, il est recommandé de ne l’administrer que lorsque l’infection est causée par une autre variante », a conclu l’OMS.