NIAID/NIH
Alors que le nombre de décès dus au nouveau coronavirus dans le monde est proche de six millions, deux agences de l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) alertent sur la formation de réservoirs animaux et le danger planant sur des SRAS-CoV-2 chez les animaux, qui peuvent muter et se transmettre à l’homme.
« L’introduction du SRAS-CoV-2 dans la faune sauvage pourrait entraîner l’établissement de réservoirs animaux », ont mis en garde dans un communiqué, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’OIE.
Selon ces trois organisations, le virus continue d’évoluer et le risque d’émergence de nouveaux variants est « élevé ».
Par exemple, il a été signalé qu’environ un tiers des cerfs de Virginie sauvages aux États-Unis d’Amérique ont désormais été infectés par le SRAS-CoV-2, suite à plusieurs incidents de transmission de l’homme au cerf. Les lignées de SRAS-CoV-2 détectées chez les cerfs de Virginie ont également circulé parmi les populations humaines proches.
« Il a été démontré que les cerfs de Virginie excrètent le virus et se le transmettent entre eux », ont dit les trois organisations.
Ne pas s’approcher ou nourrir les animaux sauvages
Afin de réduire le risque d’émergence de variants, la FAO, l’OIE et l’OMS appellent tous les pays à prendre des mesures pour réduire le risque de transmission entre l’homme et la faune sauvage.
Cela passe par l’adoption de « réglementations pertinentes », surtout pour les personnes travaillant en contact étroit avec la faune sauvage ou la manipulant, notamment les chasseurs et les bouchers.
Si les données actuelles suggèrent que les humains ne sont pas infectés par le virus en mangeant de la viande, les chasseurs ne devraient pas suivre les animaux qui semblent malades ni récolter ceux qui sont trouvés morts.
« Des techniques appropriées de dépeçage et de préparation des aliments, y compris des pratiques d’hygiène adéquates, peuvent limiter la transmission des coronavirus, dont le SRAS-CoV-2, et d’autres agents pathogènes zoonotiques », ont fait valoir les trois organisations.
Par mesure de précaution, les gens sont invités à ne pas s’approcher ou nourrir les animaux sauvages, ni toucher ou manger ceux qui sont orphelins, malades ou morts (y compris les animaux tués sur la route).
Ils doivent plutôt contacter les autorités locales chargées de la faune ou un professionnel de la santé de la faune.
Il est également crucial d’éliminer en toute sécurité les aliments non consommés, les masques, les mouchoirs et tout autre déchet humain pour éviter d’attirer les animaux sauvages, en particulier dans les zones urbaines. Et si possible, éloigner les animaux domestiques des animaux sauvages et de leurs déjections.
Suspendre la vente de mammifères sauvages vivants sur les marchés alimentaires
D’une manière générale, les connaissances actuelles indiquent que la faune sauvage ne joue pas un rôle important dans la propagation du SRAS-CoV-2 chez l’homme, mais la propagation dans les populations animales peut affecter la santé de ces populations et faciliter l’émergence de nouvelles variantes du virus.
Outre les animaux domestiques, des animaux sauvages en liberté, en captivité ou en élevage, tels que les grands félins, les visons, les furets, les cerfs de Virginie et les grands singes, ont jusqu’ici été observés infectés par la Covid-19.
À ce jour, il a été démontré que les visons d’élevage et les hamsters de compagnie sont capables d’infecter les humains avec le virus du SRAS-CoV-2. Selon l’OMS, un « cas potentiel de transmission » entre un cerf de Virginie et un humain est actuellement à l’étude.
Pour se parer à l’émergence de variant par les animaux pouvant être des réservoirs potentiels du virus, la FAO, l’OMS et l’OIE encouragent l’échantillonnage des animaux sauvages connus pour être potentiellement sensibles au SRAS-CoV-2.
Aucun animal trouvé infecté par le SRAS-CoV-2 ne doit être abandonné, rejeté ou abattu sans justification issue d’une évaluation des risques propre à chaque pays ou événement.
Il s’agit aussi de « suspendre la vente de mammifères sauvages vivants capturés sur les marchés alimentaires en tant que mesure d’urgence ».
A l’échelle mondiale, 440.807.756 cas confirmés de Covid-19, dont 5.978.096 décès, ont été signalés au 4 mars à l’OMS depuis le début de la pandémie. Dans le même temps, plus de 10,7 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, selon un décompte établi le 6 mars par l’OMS.