Selon les dernières données de l’UIT, 57% des femmes utilisent l’Internet dans le monde, contre 62% des hommes. Et dans le monde, seuls 30% des professionnels du secteur de la science et de la technologie sont des femmes.
Si les femmes ne peuvent pas accéder à l’Internet et se sentir en sécurité en ligne, elles sont par conséquent incapables de développer les compétences numériques nécessaires et de s’engager dans les espaces numériques, indique l’IUT dans un communiqué. Cela réduit leurs chances de faire carrière dans les domaines liés aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM).
L’UIT insiste sur la nécessité de veiller à ce que les filles et les femmes bénéficient d’un accès égal aux possibilités d’apprentissage numérique, en particulier dans les pays les moins avancés.
Être connecté et en sécurité
« Partout dans le monde, les filles et les jeunes femmes veulent rejoindre la révolution numérique », a déclaré Doreen Bogdan-Martin, Directrice du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT. « Lorsque nous supprimons les obstacles à l’accès et à la sécurité, les femmes et les jeunes filles peuvent apporter des contributions remarquables aux TIC. Pour dire les choses simplement : la technologie a besoin des filles, et les filles ont besoin de la technologie ».
Pourtant, les filles accèdent à la technologie numérique à un âge plus tardif que les garçons, et leur utilisation de cette technologie est plus souvent restreinte par leurs parents, indique une étude d’ONU Femmes et de l’UIT.
En outre, les jeunes femmes et les filles sont exposées de manière disproportionnée à la violence et au harcèlement en ligne, « ce qui peut avoir un impact négatif sur leur bien-être physique, mental et émotionnel, et influencer la manière dont elles accèdent et utilisent les outils numériques pour le reste de leur vie », a indiqué ONU Femmes.
Des chiffres de l’UIT montrent ainsi que, parmi plus de 100 filles interrogées dans le monde entier, moins d’une fille sur dix se sent pleinement équipée pour assurer sa sécurité en ligne.
« C’est inacceptable », s’indigne la Directrice du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT, Doreen Bogdan-Martin. « Les femmes et les filles ne bénéficieront jamais de l’accès numérique complet et gratuit qui leur permet d’exploiter la technologie pour changer leur vie – et le monde – si elles ne se sentent pas en sécurité en ligne ».
« Chaque fille a le droit d’être connectée et en sécurité, et de jouer son rôle dans l’élaboration d’un avenir plus égalitaire, plus écologique et plus axé sur la technologie », a déclaré ONU Femmes dans son communiqué à l’occasion de la journée.
À cette fin, le Secrétaire général des Nations Unies a appelé à un pacte numérique mondial pour améliorer la coopération numérique.
Une participation mondiale croissante
L’accès et l’engagement des filles dans les TIC et les STIM sont plus que jamais essentiels. En effet, la pandémie de Covid-19 et les multiples crises dans les pays du monde entier ont créé des défis répétés pour les jeunes femmes et les filles pour apprendre, réussir et se connecter.
Ces situations ont accentué l’importance de la technologie en tant que solution permettant aux jeunes femmes et aux filles d’accéder aux services et aux informations essentiels, de communiquer à l’école, de rester en contact avec leurs amis et leurs proches et en tant qu’aspect essentiel de leur autonomie et de leurs perspectives.
Pour le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, « il est impératif que nous reconnaissions et soutenions leurs efforts». « Il est également essentiel de donner à davantage de femmes les moyens d’exploiter le potentiel des technologies numériques. Maintenant que nous cherchons à mieux nous remettre de la Covid-19, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser de côté ou de négliger d’exploiter les talents de la moitié de la population mondiale », a-t-il indiqué.
Notre monde n’a jamais été aussi numérique
« Le leadership et la participation des jeunes femmes et des filles sont au cœur de tous ces efforts », indique ONU femmes, appelant, à l’occasion de la Journée internationale des filles dans les TIC, « à travailler ensemble pour donner la priorité à l’accès des filles à la technologie, et pour garantir une connectivité significative dans un environnement sûr et responsabilisant ».
« Nous devons inciter les femmes et les jeunes filles à devenir des conceptrices, des créatrices et des dirigeantes dans ce domaine qui évolue rapidement, afin de construire un avenir numérique équitable pour les femmes et les hommes, qui réponde aux besoins de chacun », a indiqué Doreen Bogdan-Martin. « Je souhaite que nos 193 États membres, nos agences sœurs des Nations Unies, nos partenaires du secteur privé et notre communauté de la société civile s’unissent pour s’engager dans des actions plus efficaces afin de protéger tous les utilisateurs contre les agressions et les menaces en ligne ».
En cette Journée des filles dans les TIC, elle a appelé à travailler ensemble pour faire en sorte que « chaque fille et chaque femme, partout dans le monde, ait la possibilité d’utiliser les technologies numériques pour s’épanouir, réaliser ses rêves et donner le meilleur d’elle-même ».
« Nous pouvons donner les moyens à une nouvelle génération de femmes qui s’épanouiront dans la sphère numérique – en tant qu’innovatrices, entrepreneuses et chercheuses de connaissances – et qui s’appuieront sur les contributions de leurs prédécesseures pour faire avancer l’humanité vers un destin plus brillant, plus prometteur et plus égalitaire entre les sexes », a conclu le Président de l’Assemblée générale.