D’ici à 2040, les deux tiers des personnes qui s’installent en zone urbaine le feront dans les villes moyennes |
NAIROBI, Kenya, 19 mai 2022/ — À l’occasion du sommet Africités 2022, qui se tient du 17 au 21 mai, à Kisumu (Kenya), la Banque africaine de développement (www.AfDB.org) et Cities Alliance publient ce mercredi, à Nairobi (Kenya), un important rapport dénommé « Dynamiques des villes secondaires en Afrique : urbanisation, migration et développement » qui fait un état des lieux complet, enrichi d’études de cas sur les villes intermédiaires du continent. « Les villes intermédiaires constituent la colonne vertébrale du continent. Ce sont elles qui absorbent l’essentiel de la croissance de la population urbaine en Afrique. Pourtant, elles font face à un important déficit d’investissement et ne dégagent que très peu de ressources financières propres », a déclaré Nnenna Nwabufo, directrice générale de la Banque africaine de développement pour l’Afrique de l’Est. Les villes intermédiaires abritent environ 15% de la population africaine. Mais leur croissance s’accélère. D’ici à 2040, les deux tiers des personnes qui s’installent en zone urbaine le feront dans les villes moyennes. De fait, les besoins d’investissements y sont croissants. L’enjeu est désormais d’y garantir les services sociaux de base et faire de ces villes, des pôles de croissance économique, capables de rééquilibrer les territoires. « L’exode rural vers les capitales nationales hypertrophiées entraîne des défis énormes. Il s’agit de détourner une partie de ces flux vers les villes intermédiaires, pour réduire la pression sur les capitales », souligne Babati Mokgheti, chargé de Développement urbain à la Banque africaine de développement. « En investissant dans les villes moyennes, on crée un maillage territorial qui renforce l’intégration entre métropoles et campagnes », a-t-il ajouté. Au cours de la dernière décennie, les investissements annuels de la Banque africaine de développement pour les zones urbaines ont plus que triplé. Les villes intermédiaires en ont été bénéficiaires. Au Sénégal, par exemple, le programme « Promovilles » initié en 2017, appuie treize villes de taille intermédiaire par le renforcement des réseaux de transport et la consolidation des capacités techniques des municipalités. Approuvées par la Banque africaine de développement en 2019, les directives d’appui aux acteurs financiers infranationaux doivent permettre d’infléchir les cadre légaux et réglementaires des États membres, en mettant en avant les bonnes pratiques de décentralisation. Pour les acteurs locaux, ces directives ont rendu possible l’accès à une nouvelle palette d’outils de financements, et à l’appui direct de la Banque. Au Maroc par exemple, le Fonds d’équipement communal a pu bénéficier directement d’une ligne de crédit de la Banque, dont les fonds ont été reversés aux communes. Enfin, le nouveau Fonds de développement urbain et municipal doit permettre de rapprocher davantage la Banque africaine de développement des acteurs municipaux. L’objectif est de les appuyer dans l’élaboration de stratégies urbaines cohérentes. Le « Programme ville » lancé par le Fonds de développement urbain et municipal accompagne les municipalités sur le long terme, leur permettant de réaliser un diagnostic complet de leur situation, d’identifier des investissements stratégiques et surtout de les accompagner dans le financement de leurs projets. La ville de Kisumu qui accueille la conférence Africités est d’ailleurs en cours d’intégration au « Programme ville » qui compte des villes intermédiaires comme Bizerte en Tunisie et Dodoma en Tanzanie. « Au-delà de l’accompagnement apporté dans la structuration des projets urbains, le « Programme ville » va progressivement construire un réseau d’échanges de bonnes pratiques entre des municipalités partageant la même vision », soutient Marcus Mayr, coordinateur du Fonds de développement urbain et municipal (https://bit.ly/37Zu389) à la Banque africaine de développement. La Banque africaine de développement a également codirigé un autre rapport conjointement avec le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), sur le rayonnement des grandes villes africaines. Publié le 26 avril dernier, le rapport est intitulé : « Dynamiques de l’urbanisation en Afrique : Le rayonnement économique des villes africaines » (https://bit.ly/39BjeJM). Pour accéder à la publication : « Dynamiques des villes secondaires en Afrique : urbanisation, migration et développement » (https://bit.ly/3LsvtFR) Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB). |