FAO/Giampiero Diana
Les criquets peuvent ravager les cultures.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lance un avertissement au Yémen face à la menace des criquets pèlerins.
A la suite des pluies abondantes qui se sont abattues récemment, l’agence onusienne redoute que des nuées ravagent ce pays de la péninsule arabique, faisant craindre une aggravation de la situation alimentaire. Et pour éviter les pertes dues à ce ravageur vorace, la FAO a récemment livré divers équipements et machines au ministère yéménite de l’Agriculture et de la Pêche à Aden.
Un autre envoi devrait être remis prochainement aux autorités de Sanaa. La remise des équipements et des machines a été effectuée dans le cadre du projet de lutte contre le criquet pèlerin au Yémen, financé par la Banque mondiale.
« Le projet, ainsi que d’autres interventions que nous mettons en œuvre dans le pays, démontrent l’engagement de la FAO en faveur d’une meilleure nutrition et de la sécurité alimentaire, qui est liée à une production durable et à des moyens de subsistance décents. Cela permettra de garantir une alimentation saine pour tous au Yémen », a déclaré dans un communiqué le Représentant de la FAO au Yémen, Hussein Gadain.
Des ravageurs destructeurs
Le projet est également conçu pour renforcer la résilience des agriculteurs face aux infestations de criquets induites par le climat. Le projet améliore la préparation et la capacité institutionnelle du pays contre les invasions de criquets pèlerins, en établissant le réseau de lutte contre le criquet pèlerin, y compris les centres de lutte contre le criquet pèlerin à Sanaa et Aden.
En outre, des sous-centres seront construits à Hodeïda, Shabwah et Hadramaout. Il soutient également l’application du système d’alerte précoce au Yémen.
Les criquets pèlerins sont des ravageurs migratoires le plus destructeur au monde. Ils consomment leur propre poids par jour, en ciblant les cultures vivrières et le fourrage. Un kilomètre carré d’essaim peut contenir jusqu’à 80 millions d’adultes, capables de consommer en une journée la même quantité de nourriture que 35.000 personnes.
Le ravageur se multiplie rapidement, une nouvelle génération de criquets émergeant toutes les 12 semaines. À chaque génération, la population est en moyenne multipliée par 20.
Les machines qui ont été remises comprennent quatre types de machines de pulvérisation. Ces machines sont utilisées pour pulvériser les pesticides à très faible volume. Les machines comprennent des pulvérisateurs montés sur véhicule, utilisés notamment pour les arbres et les buissons.
Un déficit de financement de plus de 20 millions de dollars
Un pulvérisateur monté sur véhicule peut traiter 100 à 120 hectares par jour. L’autre type de machines comprend également des pulvérisateurs à dos motorisés utilisés pour pulvériser les petites zones infestées et le pulvérisateur manuel, qui est utilisé pour les petites cibles d’infestations acridiennes et traite 10 hectares par jour.
Des équipements de protection individuelle pouvant accueillir jusqu’à 4.000 personnes (combinaisons, masques, lunettes, casquettes, bottes et gants) ont également été remis avec les machines. Ces équipements seront utilisés pour protéger les opérateurs lors de la pulvérisation des pesticides.
Le projet financé par la Banque mondiale fait partie des diverses interventions de la FAO visant à reconstruire et à rétablir la productivité agricole et à créer des moyens de subsistance face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle croissante au Yémen. Pour y parvenir, en 2022, la FAO au Yémen cherche à lever 50 millions américain pour atteindre 1,5 million de personnes vulnérables. Jusqu’à présent, près de 29 millions ont été collectés.