L’Afrique est un continent au potentiel énorme malgré les crises et les défis qui l’affectent, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la réunion inaugurale de l’Initiative mondiale des entreprises africaines, dimanche à New York.
L’initiative a été conçue pour mettre en évidence les opportunités sur le continent africain où chaque secteur de l’économie, de l’industrie à l’agriculture, des services à la finance, est sur une trajectoire de croissance.
« On ne peut pas stopper l’Afrique. L’Afrique est un élément essentiel du commerce mondial et une destination d’investissement majeure. L’Afrique comprend certaines des économies les plus dynamiques au monde. Et l’Afrique a plus – beaucoup plus – à offrir », a déclaré le Secrétaire général dans un discours.
Une économie africaine en croissance
Il a noté que tous les secteurs de l’économie africaine sont en croissance – de l’industrie à l’agriculture, des services à la finance ; la population jeune du continent représente une main-d’œuvre dynamique et un énorme marché de consommateurs et d’entreprises ; et l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine accélérera encore les opportunités d’investissement et de commerce.
Le chef de l’ONU a toutefois rappelé que « l’Afrique est confrontée à d’énormes vents contraires et à des crises dont elle n’est pas responsable », citant la COVID-19, la crise climatique, la guerre en Ukraine, les inégalités croissantes, la crise du coût de la vie, le recul en matière d’objectifs de développement durable et un système financier mondial qui pénalise l’Afrique et « nécessite une réforme de fond ».
« Mais nous sommes ici ensemble parce que nous savons que le moment est venu d’agir sur la base d’un nouveau récit : mettre en évidence les opportunités de nouveaux modèles et technologies de financement ; reconnaître l’émergence des industries créatives et culturelles africaines sur la scène mondiale; se concentrer sur la transition climatique ; transformer les systèmes alimentaires, et assurer la pleine participation des femmes, des jeunes et de la diaspora africaine », a dit M. Guterres, ajoutant : « Le monde doit voir l’Afrique pour ce qu’elle est : une terre au potentiel et aux ressources énormes ».
Inclure les femmes et les jeunes
Selon lui, guidés par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, les gouvernements et le secteur privé peuvent, ensemble, créer les conditions du succès, avec des investissements audacieux et de nouveaux modèles de financement pouvant placer les objectifs de développement durable au cœur des modèles commerciaux.
Le Secrétaire général a noté ainsi que l’Afrique dispose d’importantes sources d’énergie solaire, éolienne, hydraulique et géthermique qui pourraient en faire un leader des énergies renouvelables. La transition vers une énergie propre pourrait créer plus de 6 millions de nouveaux emplois en Afrique d’ici 2050. Et pourtant, elle n’a reçu que 2 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables au cours de la dernière décennie.
« L’heure est à l’innovation, aux nouveaux partenariats public-privé, aux emplois à haute valeur ajoutée basés sur des technologies renouvelables. Il existe des opportunités dans tous les secteurs – de l’éducation et de la santé à la finance et aux services », a-t-il affirmé.
Il a exhorté les participants à la réunion à inclure les contributions des jeunes dans tous leurs projets et initiatives. Il leur a aussi demandé d’inclure pleinement les femmes : « Il n’est tout simplement pas possible de construire un continent africain prospère, durable et stable sans la pleine contribution de la moitié de la population ».