Assumer la responsabilité de protéger les innombrables civils pris dans les conflits actuels à travers le monde afin de prévenir des atrocités est plus important que jamais, a déclaré lundi un haut responsable de l’ONU à l’Assemblée générale des Nations Unies.
« La vie de millions de personnes dépend du fait que cette responsabilité ait un sens », a déclaré George Okoth-Obbo, Conseiller spécial sur les questions de la responsabilité de protéger, en présentant le dernier rapport du Secrétaire général et en s’exprimant en son nom.
« Ce débat annuel nous rappelle que nous ne devons pas dévier de notre engagement, de notre devoir, de notre responsabilité de protéger », a-t-il ajouté.
Empêcher la « contagion des atrocités de masse »
M. Okoth-Obbo a déclaré que le débat offrait l’occasion de réfléchir à l’engagement politique et moral que le monde a pris il y a 18 ans pour garantir que la « contagion d’atrocités de masse » ne marquerait plus jamais l’humanité.
Lors du Sommet mondial de 2005, les États membres de l’ONU ont affirmé leur responsabilité de protéger leurs propres populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage ethnique et les crimes contre l’humanité.
Ce faisant, ils ont convenu de se soutenir mutuellement pour assumer leur rôle dans le cadre du concept de responsabilité de protéger et de prendre des mesures collectives, conformément à la Charte des Nations Unies, là où les États ne pouvaient ou ne voulaient pas le faire eux-mêmes.
« Pourtant, d’innombrables civils continuent d’être pris dans des situations de conflit, de violence et de violations flagrantes des droits de l’homme qui peuvent constituer un génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique », a déclaré le haut responsable onusien. « La responsabilité de protéger reste donc aussi impérative aujourd’hui que lorsque le monde résonnait de ‘Plus jamais ça’ lors du Sommet mondial de 2005 ».
Lien entre développement et protection
Dans son rapport, le Secrétaire général encourage les États Membres à investir dans les capacités nationales et les mécanismes de coordination pour la détection précoce, l’alerte précoce, la prévention et la réponse aux atrocités, et à développer des systèmes améliorés de collecte et d’analyse des données pour identifier les principaux risques qui sont intégrés dans les schémas sociaux et économiques de privation ou d’exclusion.
Le rapport explore également l’intersection de la responsabilité de protéger avec le développement, a souligné M. Okoth-Obbo.
« La clé de voûte de la responsabilité de protéger est, comme cela a été souligné à maintes reprises, la prévention », a-t-il déclaré. « Dans le même temps, pour élaborer et fournir des solutions efficaces à cette fin, il est crucial que les causes profondes, les risques, les déclencheurs et les multiplicateurs des atrocités criminelles soient correctement discernés ».
S’appuyant sur les objectifs fondamentaux des objectifs de développement durable (ODD), le rapport souligne que le développement peut créer les conditions d’une paix durable, d’une croissance équitable et d’une gouvernance responsable, cimentant ainsi les perspectives de réalisation des buts et objectifs fondamentaux de la responsabilité de protéger.
Plans d’action
Dans le même ordre d’idées, il a déclaré que les facteurs de risque, les moteurs et les multiplicateurs d’atrocités criminelles comprennent le sous-développement, la pauvreté, les inégalités sociales, les conflits, l’insécurité alimentaire, les facteurs de stress sur la résilience sociale, la gouvernance, l’échec institutionnel, le manque de responsabilité, la discrimination et les violations des droits de l’homme.
Plus important encore, a-t-il dit, le rapport appelle en particulier les États à reconnaître, s’approprier et défendre politiquement l’intersection entre la responsabilité de protéger et le développement durable.
Il les invite également à tirer parti des politiques, stratégies et programmes connexes dans tout le spectre de l’évaluation des risques d’atrocités.
Il a dit qu’il était impatient d’entendre les plans d’action des États membres, à mesure qu’ils relèvent les différents défis. Il a également souligné l’importance de l’inclusion, y compris la société civile, les communautés religieuses, les chefs traditionnels, les groupes minoritaires et à travers la sensibilisation des médias.
« Aujourd’hui, dans le contexte de la relation entre le développement et la responsabilité de protéger, catalysons chaque pensée, idée et voie à suivre que nous pourrions avancer pour aider à construire un monde plus prospère pour tous, à l’abri des risques ou des réalités des atrocités de masse », a-t-il dit.