Au Sommet sur l’ambition climatique, le chef de l’ONU appelle à passer « des plans à l’action »

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© UN News/Anton Uspensky
Chefs d’Etat et de gouvernement, chefs d’entreprises et représentants de la société civile se sont réunis à New York pour le Sommet sur l’ambition climatique organisé par le Secrétaire général de l’ONU.

Au Sommet sur l’ambition climatique, mercredi, au siège des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a demandé aux dirigeants du monde entier à « passer à la vitesse supérieure » dans la lutte contre le changement climatique, notant que si rien ne change, la planète se dirige vers une augmentation de la température de 2,8 degrés Celsius.

« L’humanité a ouvert les portes de l’enfer. La chaleur épouvantable a des effets épouvantables. Des agriculteurs désemparés voient leurs récoltes emportées par les inondations, les températures étouffantes engendrent des maladies et des milliers de personnes fuient dans la peur face aux incendies historiques qui font rage », a constaté le chef de l’ONU à l’ouverture de ce sommet.

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La voie à suivre est claire

Alors qu’on se dirige « vers un monde dangereux et instable », il a estimé que l’avenir n’est « pas joué d’avance » et que les dirigeants ont un rôle à jouer pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. « Nous pouvons encore construire un monde d’air pur, d’emplois verts et d’énergie propre et abordable pour tous », a-t-il dit.

Selon lui, la voie à suivre est claire et elle a été ouverte par les « champions du climat », qu’il s’agisse de militantes et militants, de membres des peuples autochtones, de chefs d’entreprise, de maires et de gouvernements.

« Mais si nous voulons respecter la limite de 1,5 degré et nous protéger des phénomènes climatiques extrêmes, les champions du climat, en particulier dans les pays en développement, ont besoin de solidarité, ils ont besoin de soutien, et ils ont besoin que les dirigeantes et dirigeants du monde entier agissent », a estimé M. Guterres.

Il faut notamment « agir pour réduire les émissions », a-t-il dit, notant que la transition des combustibles fossiles aux énergies renouvelables est en cours, mais que « nous avons des décennies de retard », en raison « des tergiversations, des tiraillements et de la cupidité flagrante de vieux intérêts qui engrangent des milliards grâce aux combustibles fossiles ».

Pacte de solidarité climatique

Le Secrétaire général a rappelé que son Pacte de solidarité climatique exhorte les principaux émetteurs – qui ont le plus profité des combustibles fossiles – à faire des efforts supplémentaires afin de réduire leurs émissions, et les pays riches à soutenir les économies émergentes dans cette voie.

Il a rappelé également que son Programme d’accélération invite les gouvernements à accélérer le pas, de sorte que les pays développés atteignent l’objectif de zéro émission nette le plus près possible de 2040, et les économies émergentes le plus près possible de 2050.

Ce Programme d’accélération appelle également les pays à mettre en œuvre une transition énergétique appropriée, juste et équitable, tout en fournissant de l’électricité à un prix abordable pour toutes et tous.

Il appelle aussi à une justice climatique. « Les États doivent pousser le système financier mondial à soutenir l’action climatique. Cela demande de fixer un prix pour le carbone et de revoir complètement les modèles économiques des banques multilatérales de développement afin qu’elles mobilisent bien plus de fonds privés – à un coût raisonnable pour les pays en développement », a dit M. Guterres.

Fonds pour les pertes et dommages

Il a aussi demandé que toutes les parties rendent opérationnel le fonds pour les pertes et dommages à la prochaine Conférence sur le climat, la COP28, et que les pays développés respectent l’engagement de 100 milliards de dollars, reconstituent le Fonds vert pour le climat et doublent le financement de l’adaptation.

« Et tout le monde doit être protégé par un système d’alerte précoce d’ici à 2027 – à travers la mise en œuvre du Plan d’action que nous avons lancé l’année dernière », a-t-il ajouté.

Le chef de l’ONU a également noté que le Programme d’accélération appelle les entreprises et les institutions financières à s’engager sur des trajectoires de véritable zéro émission nette, mais il a regretté que des « promesses douteuses » aient trahi la confiance du public.

« Certaines entreprises ont même essayé de bloquer la transition vers la neutralité carbone, en utilisant leur richesse et leur influence pour retarder, détourner et tromper – c’est honteux », a-t-il dénoncé. « Les entreprises véritablement sincères doivent élaborer des plans de transition justes, qui réduisent les émissions de manière crédible et garantissent la justice climatique, conformément aux recommandations de mon Groupe d’experts de haut niveau ».

Passer à la vitesse supérieure

S’adressant directement aux participants du Sommet, le Secrétaire général leur a dit que l’avenir de l’humanité était entre leurs mains. « Un sommet ne changera pas le monde. Mais aujourd’hui peut être un moment fort – pour restaurer la crédibilité, donner l’exemple et créer une dynamique sur laquelle nous pourrons bâtir dans les mois à venir, en particulier à la COP », a-t-il ajouté.

« Nous pouvons – et nous devons – passer à la vitesse supérieure. Passer des plans à l’action. Et renverser la tendance », a-t-il conclu.

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